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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
TEMOIGNAGES
 

De notre ami Joseph Challan-Belval, ancien de T.R. et du " Jouet des Flots " (avec le Lieutenant de Vaisseau Le Henaff), déporté. Extrait d’une lettre au Colonel Paillole " J’ai bien reçu le dernier bulletin ; c’est toujours avec un grand intérêt que je le lis. Vous avez bien fait de résumer ce qui a été l’action des services spéciaux de 1940 à 1942; c’est toujours assez difficile à faire comprendre à ceux qui ne l’ont pas vécu. Je me rappelle encore parfaitement le jour de décembre 1940 où vous êtes revenu à la villa Eole après l’arrestation de S. . Je ne vous ai jamais revu dans une telle indignation, vous étiez blême de colère! “...  

 

De notre ami Henri Castex " J’ai bien reçu avec plaisir, comme toujours, le dernier bulletin de l’amicale. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article " la confusion des genres ". Vous avez hautement raison de rappeler l’action du Colonel Rivet, soutenue par le Général Weygand en faveur de la création au sein de l’Armée de l’armistice, du service des " Menées antinationales ". Le B.M.A. est toujours critiqué par certains résistants. C’est pour cela que j’estime que notre bulletin devrait être largement diffusé. Le plus grand nombre ignore l’action du réseau T.R. contre les infiltrations des services secrets allemands. Très peu savent que jusqu’à la dissolution de l’Armée de l’armistice des agents allemands ont été exécutés en zone libre.  

 

De notre amie Yvonne Dantoine, à l’origine de l’évasion du Capitaine de Neucheze. Lettre adressée le 5 janvier 1996 au Colonel Paillole: “Je vais vous raconter l’évasion des deux internées que j’avais mission de soigner dans un pavillon du Val-de-Grâce, deux internées par les Allemands.

A l’époque, j’avais une jolie voix et en chantant, j’ai attiré vers moi les trois sentinelles allemandes, armées de fusils et de grenades. Elles ont donc quitté leur poste qui consistait à surveiller leurs prisonnières. Durant ce laps de temps, celles-ci ont coupé les barbelés et selon mes indications, se sont sauvées. Une des deux, Loulou Bichareil a accroché ses longs cheveux au fil de fer barbelé, ce dont elle a souffert très longtemps.

Il y avait aussi au Val-de-Grâce, un pavillon situé dans le jardin, occupé par des internées sous surveillance d’Allemands. Longtemps après l’évasion, j’ai donc prévenu ceux-ci qu’il manquait deux internées, peut-être étaient-elles à la radio? Le chef, un Prussien, est venu et a demandé: — A quelle heure, l’infirmière a pris son service? La sentinelle a répondu 2 heures (14 h.). Mlle Facq, une troisième internée qui ne s’est pas sauvée, craignant que l’on ne prenne sa mère en otage, ce qui est déjà arrivé dans sa famille, parlait allemand, me l’a répété. C’est ce qui m’a sauvé.

Or, c’était faux, j’étais rentrée à 2 h. moins 20. Entre temps, il y a eu échange de sentinelles. Bref les coupables n’ont pas été punies. Les non coupables ont été envoyés en Russie, paraît-il...

Quelques jours après, j’étais convoquée au pavillon par le Commandant de la Gestapo. Il est venu m' ‘interroger, accompagné de deux sous-officiers qui me regardaient dans les yeux. — A quelle heure, avez-vous pris votre service? J’étais très calme, moi qui ne sais pas mentir, on a dans la vie parfois des grâces d’état... J’ai dit 2 heures. Je n’ai pas bronché, ai soutenu leur regard. J’ai pensé à ma mère qui n’avait que moi et que j’adorais. — Bon, vous resterez à notre disposition.

Mais ce n’est pas tout, donnant sur ce pavillon, il y avait un hôtel. Une femme, d’un certain âge se trouvait dans un fauteuil roulant, elle était infirme, elle m’a vue. Elle a envoyé un homme au poste de garde de l’hôpital disant " l’infirmière est complice de l’évasion ". Or, heureusement pour moi, le poste était gardé par un sous- officier français, un breton, très patriote qui m’a prévenue.

Vraiment, quelle chose horrible d’être dénoncée par des Français! Heureusement, il n’est pas allé trouver les Allemands. Mais le chef des soldats allemands me disait: — Vous êtes complice, vous irez en camp. A la libération de Paris, le Capitaine de Corbie (cousin germain du Général de Gaulle, hospitalisé au Val, de retour de camp des prisonniers) voulait que nous allions dans cet hôtel trouver les coupables. Je ne me suis pas vengée!

P.S. : Ah ! J’avais chanté un air de “La Veuve Joyeuse “... “Viens dans mon joli pavillon “...  

 

De notre ami Georges Ribollet, à propos de Pierre Hannequin, décédé le 5 juillet 1995.  " Pierre Hannequin, mon opérateur radio, au cours de ma première mission en France occupée. Nous étions plusieurs camarades réunis depuis longtemps. Nous étions partis d’Alger sur l’Angleterre, à bord d’un bateau, compris dans ceux qui transportaient les prisonniers de l’Armée Von Arnim (Tunisie - Mai 1943).

Il y avait le capitaine Vellaud, les lieutenants Heusch et Boffy, Pierre Hannequin et moi-même. Nous avons gagné Liverpool, puis Londres.

Après l’instruction fort intéressante des Anglais, Vellaud et Heusch furent parachutés en France une vingtaine de jours avant les autres. Ils nous reçurent, Pierre Hannequin et moi le 17 juillet 1943 à La Roche-Vineuse, située à l’ouest de Macon.

Pierre Hannequin, repéré sur les ondes à Lyon, partit sur mon ordre à Paris et renvoya son message du " Lancaster ", rue du Berri où je l’avais entraîné. C’était un hôtel rempli d’Allemands et j’exécutais les conseils des Anglais quand tout semblait aller au plus mal. En quelques minutes le message partit sur Londres " ...

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 169

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