Au revoir Chantal !
Je voulais consacrer un éditorial à ces événements majeurs qui ont marqué l’histoire de notre temps: - Le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, en septembre 1939, il y a certes 70 ans, mais, après cinq années de cataclysme, la face du monde en a été changée. - La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, fait historique déclencheur, il y a 20 ans, de la désintégration du bloc soviétique qui mit fin à la guerre froide et modifia totalement la géopolitique du monde. Personne ne peut oublier ces événements. Je voulais aussi parler d’autres sujets plus actuels de notre action.
Hélas, un événement bien plus personnel et douloureux pour l’Amicale s’est produit le dimanche 18 octobre dernier m’amenant tout naturellement à reprendre cette rédaction.
Ce jour-là, une grande Dame s’en est allée, brutalement, discrètement aussi, sans signes apparents d’inquiétude préalable, hormis son âge et chacun sait que les risques fatals croissent inexorablement avec les années:
Chantal LACHEROY née de BARDIES-MONTEA venait de nous quitter dans une chambre du Cercle national des Armées de Paris.
Vice-présidente de l’AASSDN, elle était la plus ancienne de l’Amicale dont elle portait la carte de membre n° 12 et avait 89 ans.
Elle personnifiait notre histoire depuis 1943 à Alger. puis à Paris, comme secrétafre du Commandant Paillole et du LIeutenant-Colonel Sérot qu’elle faillit suivre en Palestine. Elle connut ensuite l'Indochine et avec Paillole, Rivet et leurs compagnons vécut la préparation de la naissance de l’Amicale qu’elle porta avec eux sur les fonts baptismaux en 1953-1954 et dont la domiciliation initiale du siège était son appartement parisien.
Elle en était alors la déléguée générale avant d'en devenir secrétaire générale pendant plusieurs années et, sans discontinuer, membre de son Conseil d’Administration.
Traversant les années douloureuses de la guerre d'Algérie, elle rencontra le Colonel Lacheroy, grand spécialiste de la guerre psychologique, qu’elle épousa en 1970.
Profondément attachée à l’AASSDN, elle participait à toutes ses activités, en particulier à ses congrès nationaux et aux réunions du Conseil d’Administration mais aussi à d’autres manifestations.
C’est ainsi que l’an dernier elle présida avec moi l’hommage que nous avons rendu en mai au Colonel Sérot à Xertigny pour le 60e anniversaire de son assassinat, en décembre, au Général Rivet à Lyon pour le 50e anniversaire de sa mort et que, cette année, elle assista aux cérémonies du 50e anniversaire de l’inauguration de notre Mémorial de Ramatuelle et y déposa la gerbe de l’AASSDN. Ce fut son dernier geste.
Elle tenait à être présente à la réunion du Conseil d’Administration du mercredi 14 octobre et pour cela avait réservé une chambre au Cercle national des armées pendant une semaine. Un problème respiratoire avait conduit à son hospitalisation pour examens.
Son état n’inspirait pas d’inquiétude et pourtant, le dimanche soir, je l’ai trouvée inanimée dans cette chambre.
Fille d’officier, épouse d’officier, elle est décédée au Cercle des Officiers de Paris. Curieux destin!
Porteuse de toute notre histoire, elle était devenue, après la disparition du Colonel Paillole, notre précieuse référence et avait publié en 2007 ses mémoires intitulées “ Au fil des ans ".
L’AASSDN l’a accompagnée à chacune des étapes de son dernier voyage: par ma présence alors que la vie venait de la quitter quelques minutes avant mon arrivée auprès d’elle, à sa levée du corps à laquelle assistèrent le mercredi 21 octobre, le Docteur Catherine Paillole, notre fidèle ami Alexandre N... et mon épouse; à ses obsèques, le jeudi 22 octobre à Montjoie dans l'Aniège où elle avait souhaité reposer, notre Délégué régional Midi-Pyrénées Gilbert S..., avec notre drapeau et 7 autres membres de la délégation lui rendirent l’hommage que nous lui devions.
En déplacement auprès d'un grand commandement à Metz pour l'AASSDN, je ne pus malheureusement que m’unir par la pensée.
Femme d’engagement au ratriotisme exemplaire, d’une grande intelligence, d’une personnalité et d’une énergie reconnues, elle était d’une fidélité absolue en amitié.
Elle a ainsi rejoint pour l’éternité son amie Madame Paillole qui l’a précédée le 30 juin dernier, plus récemment Henri Wolsfelt et Henri Barrau du groupe Morhange ainsi que le Général Pierre Lallart du réseau Alibi¬Maurice et Madame Serr qui était notre centenaire et résidait comme elle à Aix-en-Provence.
Nous éprouvons une très grande tristesse et nous nous sentons de plus en plus seuls face à l’histofre que Madame Lacheroy représentait pour l’AASSDN. et que nous continuerons à respecter et à faire respecter tout en poursuivant notre marche. C’est j’en suis sûr, ce qui lui était le plus cher.
Au nom de ses amis de l’AASSDN
Au revoir Chantal!
Le Colonel HD