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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
50° ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION DE LA BRETAGNE EN SOUVENIR DU COLONEL PIERRE LE BOUTEILLER - CHEF DU PREMIER B.S.M. CLANDESTIN
 

….« Ce 5 août 1944, ce que nous honorons c‘est à la fois l’homme, le soldat qui, surmontant les épreuves, sut créer en Bretagne un réseau fiable de renseignements et l’organisation de sécurité exemplaire qui entraîna la confiance des alliés dans la souveraineté française retrouvée »... Tel était le sens de l’allocution prononcée par le Colonel P. Paillole à Fleurigné (près de Fougères) après le dépôt par notre Président National d’une gerbe sur la tombe du Colonel Pierre Le Bouteiller ancien Chef du Bureau de Sécurité Militaire clandestin de Rennes, premier B.S.M. territorial mis en œuvre dès le 1er août 1944 quelques jours avant la libération de la capitale bretonne par la 3e Armée U.S. .....

Il évoqua ensuite la libération de la Bretagne et l’action du B.S.M. clandestin de Le Bouteiller.

Nous donnons ci-après l’essentiel des propos du Colonel Paillole

 

« Ce qui frappe dans la libération de la Bretagne après la percée d’Avranches par la 3e Armée U.S. de Patton le 1er août 1944, c’est à la fois sa rapidité (à l’exception des ports) et l’action déterminante de la résistance bretonne.

— Depuis le 5 juin 1944 à l’appel de la B.B.C. aux F.F.L, les sabotages, notamment ferroviaires, se multiplient en Bretagne au point de paralyser la Wehrmacht. Les rapports du 25e Corps d’Armée allemand sont, à cet égard, édifiants.

— Ainsi, sans grande opposition, l’armée américaine investit Rennes le 4 août et pousse jusqu’à Vannes le 5 août.

— C’est ainsi que Patton décide de laisser la suite des opérations de la Bretagne à deux divisions U.S. et quelques 10.000 F.F.I. pour se tourner vers l’est en direction du Mans.

— Il est sûr de la sécurité sur ses arrières. Son G2 (2e Bureau) l’a pleinement rassuré après avoir pris contact avec le B.S.M. précurseur de Rennes par l’intermédiaire de la délégation française de sécurité militaire incorporée dans la 3° Armée U.S. et dirigée par le Colonel Jean Haye, avec Rigaud, Thoraval, Du Couedic et les policiers de la Sûreté aux Armées.

 

L’action sécurisante de ce B.S.M. précurseur s’est pleinement révélée depuis le 1er août 1944. Sous l’impulsion déterminante d’un chef connaissant à fond son métier et la Bretagne, une équipe en fonction depuis le 2e trimestre de 1943 a fait le point de l’occupation allemande.

Elle a identifié ses Services Spéciaux (Abwer - S.D. - Gestapo) et leurs auxiliaires et pris avec les organisations de résistance les contacts indispensables pour coordonner l’action en matière de répression et de sécurité.

 

Les futurs Colonels Moinet, Rohan-Chabot, Lahuec, le Professeur Morice sont les organes moteurs de ce B.S.M clandestin. Les jours qui précèdent l’arrivée des alliés, les archives de la Kommandantur sont saisies, son chef arrêté, une trentaine de patriotes en partance pour les camps nazis sont libérés, des agents de l’ennemi sont mis hors d’état de nuire, les personnalités patriotes appelées à se substituer aux fonctionnaires défaillants ou collaborationnistes sont intronisées.

— En bref, le Service de Sécurité Militaire Français en Bretagne fait face avec autorité et compétence à sa mission. Il répond aux attentes exprimées conjointement à Londres par l’Etat-major du Commandant en Chef Eisenhower et le représentant du Général de Gaulle, le Colonel Paillole, en mai 1944.

 

Le Colonel P. Bouteiller des Haries

Né le 28 novembre 1904 à Laval, Pierre Le Bouteiller est sorti de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1927 : promotion « Maroc et Syrie », la même que celle des Colonels Paillole, Simonneau et Lacheroy, du Général Bézy et de quelques autres officiers résistants, tels les Colonels Robelin et Cano victimes de la barbarie nazie.

Après avoir participé au Maroc aux opérations du Tafilalet, Le Bouteiller rentre en France et se trouve en garnison à Vannes en 1939. Il participe à l’offensive sur la Sarre et est fait prisonnier en juin 1940 aux abords de Rouen.

Il s’évade. Après des tentatives infructueuses pour gagner l’Angleterre, il entre en 1941 dans les Services Spéciaux clandestins et est affecté au poste de contre-espionnage de Toulouse.

Après l’occupation totale de la France, il est chargé de l’organisation du poste de sécurité militaire clandestin de Rennes dès avril 1943.

De fin 1945 à 1951, il est chargé de la sécurité des Forces Armées en Allemagne. De 1952 à 1959 il est à la tête de la sécurité militaire du Haut Commandement allié (S.H.A.P.E.) à Saint-Germain-en-Laye.

Il se retire dans sa demeure de Fleurigné où il mourra en septembre 1963.

Officier de la Légion d’Honneur, médaillé de la Résistance, il laisse le souvenir d’un chef à l’autorité empreinte d’humanité et de rigueur. Discret, modeste, son acharnement au travail et sa passion pour servir sa patrie tout en assumant pleinement ses responsabilités de chef d’une famille nombreuse, firent du Colonel Le Bouteiller une personnalité attachante, aimée et respectée, un grand Soldat, un bon Français.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 163

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