Nous avons maintes fois souligné l’efficacité des mesures prises par nos Services pour assurer, quoiqu’il advienne du sort des armes, la poursuite de leur mission contre l’Axe.
L’une des premières mesures consistait à mettre hors d’atteinte de l’ennemi le personnel et les archives indispensables à la lutte contre l’ennemi.
Le 20 juin 1940, soit deux jours avant l’armistice de Rethondes, le Commandant PAILLOLE (1) demandait au Chef du B.C.R. (Bureau Central de Renseignements, ancêtre des Bureaux de Sécurité Militaire) de Marseille de mettre en route par bateau, à destination d’Alger, un spécialiste des affaires allemandes, le Capitaine Joseph DOUDOT, le plus remarqué de nos techniciens du C.E. Il devait convoyer le double des archives du C.E. français (fichiers et dossiers) constitué à Marseille depuis le 1° septembre 1939 sur l’ordre, extraordinaire de lucidité, du Colonel SCHLESSER Chef du 2 Bureau (S.C.R.).
DOUDOT parvient à Alger quelques jours plus tard et remit au Lieutenant-Colonel CHRETIEN, Chef des B.C.R. d’A.F.N., les trois ou quatre tonnes d’archives qui devaient servir de base à la documentation nécessaire au travail ultérieur de la Direction de la Sécurité Militaire d’Alger.
On sait dans quelles conditions nos moyens de C.E. furent sauvegardés, et renforcés en A.F.N. de juin 1940 à novembre 1942.
Seul Organisme Central, a avoir mis en place hors de la métropole et dès juillet 1940, une structure d’accueil apte à faire face à la situation que devait créer la reprise de la lutte contre l’Axe, la Direction des Services Spéciaux traditionnels et notamment la Sécurité Militaire et le C.E., furent en mesure d’assumer dès novembre 1942 et sans solution de continuité, leur mission nationale depuis Alger.
L’Histoire prendra acte de cette VERITE.
(1) Adjoint au Chef du 2em Bureau (S.C.R.) en mission à Marseille pour l’installation du futur P.C. clandestin du réseau S.S./F./T.R.
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