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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
40 EME ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE LA POCHE DE COLMAR
 

Présents dans les combats qui ont précédé et permis la libération de la poche de COLMAR (janvier et février 1945) les Services Spéciaux de la Défense Nationale se devaient d'être présents aux cérémonies officielles qui ont marqué de grandiose façon le 40em  anniversaire de cette victoire de la I ère  Armée française et de la 3em  Division U.S.

Notre Président National, entouré de nos camarades du Haut-Rhin sous la conduite de Jean SABATIER activement secondé par VAN de WALLE, a pu accompagner notre Présidente d'Honneur, Madame la Maréchale de LATTRE de TASSIGNY dans les principales manifestations du souvenir organisées à COLMAR et SIGOLSHEIM.

Le 2 février matin ce fut l'hommage au Mémorial du Maréchal de LATTRE, au Monument aux Morts de COLMAR et sur la tombe du général SCHLESSER dont le C.C.4 fut le premier élément libérateur de la Ville. Rencontre émouvante notre Président National après avoir déposé la gerbe de l'AASSDN. put saluer Madame FANZEY , fille de notre ancien Président d'Honneur et le Sous-Lieutenant FANZEY petit-fils du général.

L'après-midi fut consacrée à SIGOLSHEIM.

En présence de détachements militaires français et U.S.A. avec drapeaux et musiques, des gerbes furent déposées à la nécropole par le général GLAVANY, Président national de RHIN et DANUBE, Monsieur LAURAIN, Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Monsieur le Maire de SIGOLSHEIM et par le général américain commandant la 3em Division d'infanterie U.S.A.

Après cette très belle cérémonie suivie religieusement par la foule des anciens combattants de la Ière Armée française et par la population du village, la municipalité de SIGOLSHEIM avait organisé plusieurs manifestations devant le Monument aux Morts de la Commune.

Une chaleureuse réception dans le cadre magnifique de la coopérative vinicole clôturait cette journée dont la haute tenue fait honneur à Monsieur SPAAR, maire de SIGOLSHEIM et à son prédécesseur, notre camarade et ami DIETRICH. Dans les pages qui suivent, nous donnons quelques indications sur ce village martyr que fut SIGOLSHEIM aujourd'hui fleuron de l'activité vinicole du Haut-Rhin.

Le Dimanche 3 février, un admirable office oecuménique eut lieu en présence d'une assistance innombrable, dans la cathédrale de COLMAR , la collégiale Saint-Martin. Madame la Maréchale de LATTRE présidait la cérémonie en compagnie de Monsieur Charles HERNU, ministre de la Défense et de Monsieur GERER, maire de COLMAR.

Après la prise d'armes, place Rapp, ce fut un remarquable défilé d'unités des lère et 5em  D.B., de la 3em D.I.U.S.

En achevant ce bref compte-rendu des deux journées du souvenir auxquelles l'AASSDN s'est associée, on ne saurait trop souligner l'immense mérite de Madame la Maréchale de LATTRE qui, en toutes circonstances, quels que soient l'heure, le lieu, le temps et son état physique, se fait un devoir d'honorer par sa présence toutes les manifestations du souvenir où sont évoquées les heures glorieuses et aussi les sacrifices de la 1ère Armée française et de son chef.

 

 

SIGOLSHEIM

La commune de SIGOLSHEIM a le privilège d'être la gardienne de la Nécropole Nationale où reposent les soldats de la Première Armée française qui ont donné leur vie pour le salut de la Terre d'Alsace et la libération de la Patrie.

Nulle commune n'était plus digne de cet honneur.

 

SIGOLSHEIM fut, pendant l'hiver 1944-1945, le lieu d'un drame qui transforma en quelques semaines ce paisible bourg en monceau de ruines, de décombres et de cadavres. Ce drame atroce se déroula en deux phases la première (du 6 au 28 décembre) fut marquée par des combats meurtriers. L'enjeu en fut la colline de SIGOLSHEIM dont l'accès est commandé par l'Oberhof, c'est-à-dire le couvent des Pères Capucins, tour à tour pris et repris par les Allemands et les Américains. La seconde phase comprend les événements depuis la libération du village à celle de Colmar, le 2 février 1945.

 

Les combats jusqu'à la libération du village

Le 6 décembre 1944 à 13 heures les premiers obus américains tombent en plein centre de Sigolsheim.

 

Le lendemain, nouveau bombardement la toiture de l'église paroissiale et plusieurs maisons de la rue principale sont touchées. Le maire, Monsieur Charles RAESS, est grièvement blessé devant son domicile. Transporté à Colmar, il succombe.

 

Le matin et l'après-midi du 7 décembre, les Allemands montent à l'assaut de la colline occupée déjà par les Américains.

 

Le 9, SIGOLSHEIM est libéré pour la première fois, les Allemands se replient à travers le vignoble vers l'extrémité Est du village.

Au cours de cette journée, les habitants fuient le secteur allemand et cherchent abri dans les sous-sols du couvent.

 

Le 10, les Allemands transfèrent le P.C. du bataillon du presbytère au rez-de-chaussée du couvent à la surprise générale. Ils y resteront du 10 au 19 décembre.

 

Le 19 est une date marquante dans les combats de la libération du village. Après une heure entière d'une tempête de feu et de fer, les soldats américains occupent le couvent et une partie de la rue de l'Oberhof. En même temps, arrivant de Kientzheim, plusieurs blindés français placés sous le commandement du capitaine DAVOUT d'AUERSTAEDT foncent sur le village. Les Allemands en détruisent cinq, dont celui de l'Aspirant GIRARD, mortellement blessé.

 

A la tombée de la nuit, la riposte allemande ne se fait pas attendre. Le couvent est encerclé. Les civils trouvent refuge dans les caves. Les Allemands y mettent le feu. Les civils partent alors dans diverses directions (Colmar, Kientzheim, Kayserberg). Un groupe de 20 personnes passe audacieusement les lignes alliées et est dirigé sur Ribeauvillé.

 

Le 22 décembre, vers 16 heures, SIGOLSHEIM est bombardé.

 

Allemands et Américains respectent la nuit sainte, mais cette trêve de Dieu est de courte durée. Le combat recommence à 20 heures, le clocher de l'église est en flammes. Devant tenir à tout prix le secteur et le haut de Sigolsheim, sur l'ordre de Himmler qui se trouve personnellement dans une cave du village, les unités de la Wehrmacht sont remplacées par les formations S.S. Ces troupes d'élite doivent défendre les positions coûte que coûte, redresser la situation et évacuer les civils qui devront, également, conduire le cheptel survivant, bien que les conditions de vie deviennent impossibles. En un combat meurtrier, chars et infanterie américaine conquièrent l'Ouest, le Sud et le centre du village. Les S.S. qui ont trouvé refuge au monastère se rendent sur intervention du R.P. Ernest HERRGOTT, Capucin. Du coup, la vie des 300 réfugiés civils et religieux est sauve ainsi que celle de trente Allemands.

 

Immédiatement après la libération du village, se pose le problème des réfugiés. Il faut envisager leur départ à tout prix vers d'autres communes, Kayserberg, Sainte-Marie-aux-Mines, Kientzheim, Ribeauvillé et Lapoutroie.

 

Village et couvent restent sous les coups de l'artillerie allemande. A trois reprises, les 13, 24 et 29 janvier 1945, les Allemands tentent de reprendre Sigolsheim. Chaque fois ils sont rejetés ou fait prisonniers.

 

Vendredi le 2 février, COLMAR est libéré ; tout danger s'évanouit, mais SIGOLSHEIM n'est qu'un immense monceau de ruines informes.

 

Grâce au courage et à la détermination des habitants, le village a été reconstruit sous l'impulsion du Maire de l'époque, Monsieur Pierre SPARR soutenu par son adjoint notre camarade DIETRICH et son conseil municipal.

 

« La foi dans l'avenir soutenait le courage de ceux qui bâtissaient sur les ruines. » (M. Pierre SPARR)

 

Il fallut dix ans pour reconstruire le village et lui restituer son activité. Dix ans de vie dans des baraques sommaires où la ténacité et l'ardeur des habitants fut à la hauteur de la très belle citation qui valut la croix de guerre au village.

 

SIGOLSHEIM (Haut-Rhin)

« Commune sinistrée à 100 % qui a subi pendant 2 mois des bombardements ininterrompus. Au cours des combats de la libération, les Allemands ayant donné l'ordre à leurs troupes d'incendier le village, les quelques maisons épargnées par les obus devinrent ainsi la proie des flammes. Compte 8 tués dont le maire et 12 blessés. »

 

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.

 

LA NÉCROPOLE DE SIGOLSHEIM

Situation : Haut-Rhin, sur la départementale 1 bis, 5 km à l'ouest de Colmar sur le territoire de la commune de SIGOLSHEIM.

Superficie : 33,408 km-.

1.589 sépultures dont 88 d'inconnus.

C'est en 1945, que le général de LATTRE de TASSIGNY propose au nom de l'Association Rhin-Danube la création d'un cimetière militaire dans le but de regrouper les corps des combattants français tués dans les combats de la poche de Colmar.

 

Le Ministère des Anciens Combattants accueille favorablement cette idée et choisit pour construire la future Nécropole la région de Colmar, et plus particulièrement les pentes du « Blutberg » (montagne du sang) ainsi dénommée par l'âpreté des combats ayant provoqué la destruction totale des villages de SIGOLSHEIM, BENNWIHR, MITTELWIHR, AMMERSCHWIHR, KATZENTHAL.

 

Le 28 juin 1958, le Conseil Municipal de SIGOLSHEIM cède gracieusement au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre le terrain destiné à devenir la future Nécropole. En 1962, après accord définitif entre la municipalité le Ministère et l'Association Rhin-Danube, la décision est prise de réaliser la Nécropole.

 

Les travaux s'échelonnent de 1962 à 1965. On doit créer une route à flanc de colline pour accéder à la Nécropole. Un parking pour les visiteurs est également aménagé.

 

Les opérations de regroupement durent de juillet à septembre 1964. Les corps des soldats de la 1ère Armée proviennent de cimetières communaux du Haut-Rhin et des départements avoisinants.

 

Orientée à l'Ouest vers la vallée de la Weiss de façon à être visible de toute la région, la Nécropole se présente sous la forme d'un tronc de cône fait de trois niveaux distincts. A la base, se trouve une plate-forme d'où part un escalier permettant d'atteindre le niveau supérieur où flotte le drapeau. Les corps reposent en tombes individuelles et collectives dotées de croix ou de stèles. Une route spécialement aménagée, partant du village, permet d'atteindre le vaste parking de 600 places à l'usage des visiteurs et des pèlerins.

 

L'entretien et le gardiennage sont assurés par le Secrétariat d'État aux Anciens Combattants et Victimes de la guerre, avec la participation généreuse de la commune de SIGOLSHEIM.

 

SON INAUGURATION (2 mai 1965)

6.000 personnes dont plus de 2.500 « RHIN et DANUBE » étaient rassemblés le dimanche 2 mai à la Nécropole de SIGOLSHEIM. De la Bretagne à la Provence, des Flandres au Roussillon, toutes les provinces de France avaient délégué des anciens de la 1ère armée, avec leurs drapeaux, pour rendre hommage aux morts. Des villes et villages du Haut-Rhin, Alsaciens et Alsaciennes étaient venus par milliers témoigner leur reconnaissance à ceux qui avaient donné leur vie pour la libération de leur province. Avec Monsieur le Ministre SAINTENY, Madame la Maréchale de LATTRE, le Préfet du Haut­Rhin et le général d'Armée BEAUFRE, Président National, on notait la pré­sence d'un grand nombre de personnalités.

Sans discours, sans vaine pompe, l'imposante cérémonie d'inauguration se déroula : envoi des couleurs, sonnerie aux morts, dépôt de gerbes, minute de silence. Les Ministres des quatre cultes prononcèrent de simples et émouvantes prières, invoquant la clémence divine pour les morts et demandant aux vivants de garder le souvenir de leur sacrifice.

 

Parcourant ensuite les allées de la Nécropole, le Ministre et Madame la Maréchale déposèrent, sur les tombes, des bouquets de fleurs tricolores que des jeunes filles, en costume alsacien leur tendaient. Chaque commune de l'arrondissement de Colmar avait été désignée pour parrainer un carré de tombes et chacune d'elle avait demandé à des jeunes filles revêtues du traditionnel et si élégant costume régional de déposer ces bouquets tricolores. Tant par l'harmonie des couleurs que par le symbole du geste, le moment où

ces jeunes Alsaciennes fleurissaient les tombes fut d'une exceptionnelle beauté.

 

C'est pour tous ces morts que brilla toute la nuit la Flamme sacrée qui, de la dalle du Soldat Inconnu, sous l'Arc de Triomphe, était venue jusqu'à la Nécropole de SIGOLSHEIM portée par un soldat qui avait ses yeux pour son pays.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 125

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