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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
LE RETOUR DU PÈRE DES PEUPLES (*)
 

par le Colonel Michel GARDER

Cela avait commencé par une cérémonie discrète et attendrissante. Un vieillard de 94 ans, Viatcheslav Skriabine plus connu sous son pseudo-révolutionnaire de Molotov, se voyait réintégré dans le Parti. Magnanimes, ses « jeunes » camarades du Bureau Politique l'avaient extrait du néant où l'avait précipité, il y a vingt-sept ans, Nikita Khrouchtchev. L'ex-ami de Ribbentrop, le signataire du Pacte qui avait permis à Hitler d'envahir la Pologne en 1939 et d'en offrir un bon morceau à son nouvel allié Staline, pouvait désormais mourir tranquille avec la carte du Parti sur le coeur.

Cette réparation morale tardive avait été suivie du retour au bercail d'une dame Peters retrouvant à Moscou - à l'issue d'un exil volontaire de dix-sept ans, le nom de sa mère - Alliloueva, et la citoyenneté soviétique.

Ainsi le Synode de l'idolocratie lénino-marxiste entamait-il par touches successives le Procès en Resacralisation de l'ancienne divinité du système - victime elle aussi des excès de langage du même Nikita Khrouchtchev.

Déjà, dans les milieux bien informés de Moscou - autrement dit parmi les « honorables correspondants » du K.G.B., on laisse entendre que la résur­rection morale aura lieu le 9 mai 1985, à l'occasion du quarantième anniver­saire de la Victoire. On ignore bien entendu les modalités de ce futur miracle, mais d'ores et déjà il semble bien que le Bureau Politique a décidé de l'offrir à ses « fidèles » sujets.

 

UN TYRAN REGRETTE

Le plus étonnant est que d'année en année le nombre de Soviétiques qui évoquent avec regret le souvenir du plus sanglant despote de l'histoire de leur pays est en constante augmentation. Certes, il serait exagéré d'affirmer que ces regrets exprimés ici et là par des chauffeurs de taxis, des kolkhoziens venus écouler les produits de leurs lopins individuels sur les marchés des grandes villes, les retraités couverts de médailles et autres citoyens en veine de confidence ont valeur de référendum. Il n'empêche que le K.G.B., qui fait entre autre, à sa façon, office d'institut de sondage, ne manque évidemment pas d'en rendre périodiquement compte « à qui de droit » - ne serait-ce que pour encourager les Autorités à faire preuve d'un peu plus de rigueur.

 

Il faut dire que les structures enchevêtrées et l'imposant appareil répressif de l'État totalitaire ne parviennent plus ces dernières années à endiguer la marée victorieuse du laisser-aller, de l'enfichisme et de la corruption qui inonde toutes les couches de la population. L'étalage insolent dans les salles de spectacles d'un luxe vestimentaire criard et de bijoux authentiques de la part de « nouveaux riches » du système : directeurs de magasins d'État ou de restaurants de luxe, barmaids des grands hôtels, etc., a déjà de quoi suffoquer les « vieux bolcheviks » ou les fonctionnaires des ministères ou administrations « non rentables », c'est-à-dire ne rapportant pas de pots-de-vins à leurs cadres. Mais le nombre d'oisifs passant une partie de leurs journées dans les cinémas permanents de Moscou, de Leningrad ou de Kiev sans paraître pour autant déprimés par le remords que devrait éprouver leur conscience socialiste ; les nuées d'ivrognes titubant sur les trottoirs des grandes artères des villes à la barbe des miliciens indifférents ; les prostituées racolant des clients ici et là, en dépit de la légende qui nie leur existence en Union Soviétique, cependant que leurs « soeurs » s'échinent à la place des hommes dans tous les travaux de force ; les soins empressés et la flagornerie soulignée dont font l'objet les capitalistes étrangers en visite en U.R.S.S. ; toutes ces caractéristiques - dont la liste n'est pas exhaustive, de la réalité soviétique actuelle fournissent matière à comparaison avec le « bon vieux temps » du règne de Staline. ... « Il n'aurait jamais permis tout cela » grognent les ménagères faisant la queue devant les magasins faute d'avoir l'argent nécessaire pour se servir au marché parallèle. ... « De son temps les kom­somols ne singeaient pas les enfants des capitalistes occidentaux » ronchonne le grand-père communiste en lorgnant les blue-jeans de ses petits-enfants. ... « Ce qu'il nous faudrait c'est un vrai maître... un Khoziaïn (2)  comme le père Staline » clame le choeur des mécontents.

 

Avec la télévision pour tous, l'image de Staline (embellie par les photo­graphes et les cinéastes de son temps) se superpose avantageusement à celles peu reluisantes des vieillards frileux du Bureau Politique actuel. Ces derniers ont beau se produire périodiquement sur le Mausolée du « père de la Révolution », Lénine fait beaucoup moins recette que naguère. Son culte fait partie des habitudes... et puis personne n'a eu l'idée de remettre en doute son hagiographie. Il se trouve que ce culte et cette hagiographie la momie du mausolée les doit pour ainsi dire exclusivement à Staline. Cela les gérontes du sommet de l'oligarchie le savent parfaitement, eux qui, aussi, doivent tout au tyran divinisé... leur père spirituel.

 

Réduits à se prévaloir des épithètes de « fidèle léninien » ou de « digne élève de Lénine », ils en sont à se demander si la référence à leur vrai maître et père ne servirait pas à restaurer leur image de marque. De plus, superstitieux comme tous les athées professionnels, les petits vieux du Kremlin espèrent peut-être exorciser en ressuscitant Staline les mauvais esprits qui s'acharnent à contrarier leurs plans sur les deux théâtres, intérieur et exté­rieur de leur Stratégie Totale.

 

TRENTE ET UN ANS APRES

C'est sur le Théâtre Intérieur que les effets de la déstalinisation ont finale­ment eu - vu du Kremlin, des conséquences incontestablement négatives.

 

Au début de 1953, même si le Vietnam, le Sud-Yemen, l'Éthiopie, le Mozambique, l'Angola, Cuba et le Nicaragua ne faisaient pas encore partie de la « famille », l'immense Chine, elle, était intégrée à l'Empire depuis bientôt quatre ans, l'Albanie était fidèle et on pouvait espérer, tôt ou tard, récupérer la Yougoslavie.

 

Émanation du Comité Central, le Kominform veillait à l'uniformisation du Communisme mondial en éliminant implacablement ici et là la moindre velléité d'anticonformisme. Staline n'était pas uniquement une divinité sovié­tique. Il était « adoré » dans l'ensemble de l'Empire et dans tous les partis communistes des pays bourgeois. Avant de faire coucher son petit-fils le professeur Garaudy, universitaire français, membre éminent à l'époque du P.C.F., lui faisait faire un genre de prière idolâtrique devant le portrait de « pépé Staline ».

 

A cette époque bienheureuse, de la Corée du Nord au Rideau de fer euro­péen, le ravitaillement était peut-être déficient, l'habillement sommaire, mais on travaillait sans rechigner et on parlait la même langue... celle de l'enthousiasme dans la certitude des matins qui chantent. Les ennemis du peuple réels, potentiels ou supposés peuplaient les camps du Goulag. Les Services de Sécurité veillaient inlassablement, remplissant et dépassant leurs plans en matière de répression. Les charrettes de traîtres imposaient aux bourreaux de tous les pays de l'Empire un rythme de travail que seule leur conscience de classe leur permettait de tenir. La Pologne était devenue un pays socialiste modèle et l'Afghanistan constituait en Asie le pendant de la Finlande en Europe.

 

L'Église orthodoxe qu'il avait lui-même remise en selle en 1941 ne gênait nullement l'ancien séminariste de Tiflis. Il savait l'utiliser à bon escient en évitant désormais de faire des martyrs de ses adeptes. A l'intérieur de l'U.R.S.S. il lui était agréable que l'on y priât pour lui ; à l'extérieur il incitait cette Église à faire du prosélytisme au détriment de celle de Rome, l'orthodoxie chrétienne étant à ses yeux, comme ce fut pour lui-même, une étape avant la révélation lénino-marxiste.

 

L'évocation de ces « splendeurs passées doit être pénible pour les cama­rades Tchernenko, Tchebrikov et autres Tikhonov, surtout maintenant que l'aspect négatif de l'époque stalinienne, à savoir la peur panique de déplaire au « patron » n'est plus qu'un vague souvenir.

 

Sur le même Théâtre Intérieur - amputé de la Chine (!!) la situation est loin d'être brillante. Les acquisitions nouvelles de l'Empire sont toutes des sources de souci et ne rapportent pas grand-chose à Moscou. En revanche il faut désormais faire face simultanément à l'abcès afghan et au casse-tête polonais.

En Afghanistan nous entrons dans la sixième année d'une guerre coloniale mal conçue et menée en dépit du plus élémentaire bon sens. Sous Staline on aurait fusillé quelques généraux - ce qui aurait eu pour effet d'inciter les autres à redoubler de zèle et de cruauté, et l'État-Major Général à quintupler les effectifs mis à sa disposition. Comme ce n'est, hélas, pas le cas, les gamins du contingent engagés dans une guerre stupide, à la frontière même de l'Union Soviétique, pourrissent sur pied, la drogue et l'homosexualité aidant, et découvrent les faiblesses du système politique qu'ils servent. Témoins de cet enlisement, les Musulmans des républiques de l'Asie Centrale soviétique contemplent avec une joie mauvaise les échecs des « Chouravis » (3) qu'ils craignaient naguère à défaut de les respecter.

 

Quant à la Pologne, la situation y risque à tout moment de devenir explo­sive au point de rendre inévitable une intervention armée de l'Union Sovié­tique. Par la faute des sbires du K.G.B. eux-mêmes « Solidarnosc » a retrouvé son deuxième souffle et l'unité de la population et de l'Église s'est refaite en plaçant le Pouvoir sur la défensive. Le martyre du Père Popieluszko a une portée qui déborde les frontières de la Pologne et sensibilise les catholiques de l'Union Soviétique et du reste de l'Empire.

 

Il se trouve que les oligarques actuels, héritiers en cela de Khrouchtchev, se sont crus obligés de poursuivre une guerre d'usure contre le Christianisme, au lieu de mener le jeu machiavélique de Staline. Cela leur a valu finalement l'hostilité de bon nombre de croyants de toutes les branches de la religion chrétienne. Il en va de même des Israélites pratiquants et, depuis peu, des Musulmans. Ce dernier phénomène est peut-être le plus inquiétant dans la renaissance des religions révélées en raison de la fièvre intégriste qui affecte actuellement l'ensemble de l'Islam. Même si les Chiites sont minoritaires dans les républiques musulmanes soviétiques, leurs communautés servent de relais au courant intégriste en provenance d'Iran. Déjà, ici et là, on signale de nombreux cas de prédicateurs ambulants circulant de village en village et exhortant les vrais croyants à se tenir prêts pour la Guerre Sainte.

 

Parallèlement à cette réaction des religions face à une idolocratie en perte de vitesse - faute d'idole valable, on assiste également à une vive résurgence des nationalismes dans les républiques non-musulmanes telles que la Géorgie, dans une moindre mesure l'Arménie, la Biélorussie, l'Ukraine et surtout les Pays Baltes : Lithuanie, Lettonie et Esthonie.

 

Là aussi Staline avait légué à ses successeurs des « territoires pacifiés » après y avoir expédié des pro-consuls du genre Souslov ou même Khrouch­tchev à la main lourde.

 

Reste enfin le problème du ravitaillement, ou mieux de l'Agriculture. Là il faut dire que l'héritage stalinien n'a pas été brillant. A sa mort, en 1953, le volume total des céréales récoltées ne dépassait pas celui de 1913, soit environ 100 millions de tonnes, et cela pour une population nettement supérieure : 210 millions contre 170 millions d'hommes.

 

Ayant pris une part active à l'assassinat de la paysannerie russe entre 1929 et 1933, les oligarques actuels étaient mieux placés que quiconque pour connaître les raisons profondes de ce constat d'échec. Mais l'homme - surtout celui qui a des oeillères, est ainsi fait qu'il ne voit que ce qu'il veut bien voir. Au lieu de s'attaquer à la source du mal, c'est-à-dire à la collectivisation, les successeurs de Staline, de Khrouchtchev à Tchernenko en passant par Brejnev et Andropov ont multiplié les palliatifs et les invocations chamaniques à la « nécessité historique ». D'année en année le fossé s'est creusé entre les prévisions impératives du Plan et les résultats acquis. C'est ainsi qu'en 1984, au lieu de 240 millions de tonnes fixées par le « Gosplan », les kolkhozes et les sovkhozes de l'Union ne pourront fournir à l'État que 170 millions de tonnes. Encore ce chiffre est-il certainement gonflé car en ce royaume du mensonge nul ne connaît la réalité. La base ment pour ne pas avoir d'ennui ; les échelons intermédiaires mentent par habitude et le sommet le fait par confort intellectuel.

 

LE PLENUM « HISTORIQUE » DU COMITE CENTRAL DU 23 OCTOBRE 1984

Faute d'avoir à leur tête une divinité omnipotente capable de transformer les échecs en succès, les oligarques actuels en ont donc été réduits à convoquer le Comité Central à une date inusitée. Cette convocation fit même naître en Occident les spéculations les plus variées sur sa véritable finalité. De nombreux indices laissaient entendre l'éventualité de remaniements au sommet de l'oligarchie dont la destitution du Chef d'État-Major Général des Forces Armées soviétiques, le Maréchal Ogarkov, pouvait être le signe précurseur. Or il n'en a rien été et cette réunion a été effectivement et uniquement consacrée à l'agriculture.

 

En la matière il faut dire que les gérontes moscovites devaient atteindre des sommets. Dépassant en imagination le génial Khrouchtchev - dont ils se sont naguère débarrassés en raison de ses bévues, non seulement ils s'attaquent à leur tour aux « terres vierges », mais pour irriguer celles-ci ils envisagent de modifier le cours des grands fleuves de la Sibérie. Ainsi les crimes staliniens et toutes les velléités incohérentes de ses successeurs s'achèvent sur une vision d'avenir digne de Ferdinand Lop ou tout au moins d'Alphonse Allais. D'ailleurs du long et indigeste discours de Constantin Tchernenko, la Pravda a extrait cette formule lapidaire que devront méditer les agriculteurs de l'Union :« Il faut travailler rationnellement. » Soixante sept ans après le coup d'État d'octobre 1917 le régime bolcheviste a enfin un porte-parole digne de lui.

 

Cependant, interloqués par les « décisions historiques » de ce Plenum, les spécialistes occidentaux s'accordent pour mettre en doute les résultats bénéfiques pour l'agriculture soviétique du fait de l'inversion des cours de l'Ob et de l'Iénisseï. Encore n'abordent-ils que les aspects météorologique et agricole du problème ! Or c'est tout d'abord l'aspect humain, c'est-à-dire celui de la main-d'oeuvre nécessaire, qui se pose d'ores et déjà au citoyen soviétique moyen. Faute de pouvoir mobiliser les Komsomols -  ces derniers n’étant pas corvéables à merci comme au bon vieux temps, et ne pouvant pas trop compter sur les militaires, les Autorités en seront réduites aux Vietnamiens et à la main-d'oeuvre concentrationnaire. Une fois de plus se profile à l'horizon la nécessité d'augmenter considérablement le nombre des « esclaves du Goulag », et cela pour un but lointain, fumeux et sans doute totalement irréaliste. Là du moins le retour du « père des peuples » pourrait prendre tout son sens.

 

Cependant il y a un autre domaine où les fils vieillissants de Staline auraient bien besoin des conseils du père, c'est celui du Théâtre Extérieur.

 

UN COMPLEXE D'ENCERCLEMENT PEUT-ÊTRE FONDÉ

Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale Staline avait constaté avec satisfaction que l'U.R.S.S. avait réussi à rompre l'encerclement capitaliste. A sa mort, en dépit de l'Alliance Atlantique et d'autres pactes animés par les États-unis, on ne pouvait pas encore parler d'encerclement. Il allait en être de même pendant vingt-cinq ans, jusqu'en août 1978, date à laquelle le traité sino-nippon venait bouleverser les données de la situation mondiale.

 

Depuis, tous les efforts de Moscou en vue de dissocier le binôme Chine-Japon ou de couper l'Europe occidentale des États-unis ont échoué. De plus, avec l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan l'Amérique a connu un sursaut spectaculaire et s'est lancée dans un programme ambitieux de domestication de l'espace.

 

Désormais les perspectives d'avenir sur le Théâtre Extérieur sont des plus sombres pour les dirigeants soviétiques.

 

La réélection triomphale du Président Reagan confirme la volonté des États-unis de poursuivre l'effort amorcé lors du quadriennat qui s'achève. D'ici le début de la dernière décennie du siècle ils pourraient bien se trouver en position de supériorité totale vis-à-vis de l'U.R.S.S. et, en particulier, d'être en mesure d'interdire l'espace aux fusées soviétiques.

 

La tendance n'est plus à l'isolationnisme et il serait étonnant que les Américains veuillent, par ailleurs, se retirer d'Europe.

 

De même, considérant le Pacifique comme « leur Océan », les États-unis renforceront certainement dans les années à venir des liens avec le binôme sino-nippon.

 

De leur côté, Japonais et Chinois se sont fixés l'horizon 2000 pour faire de leur « binôme » un colosse économique et, par voie de conséquence, poli­tico-stratégique.

 

Ce n'est ni par quelques hypothétiques succès en Europe occidentale - à propos de l'affaire allemande, ou au Moyen-Orient, ni par un report de l'effort principal sur l'Afrique, que Moscou peut espérer modifier réellement la situation.

 

Il ne reste finalement, là aussi, que le recours à la magie, le recours au fantôme du Père des peuples.

 

VERS UN STALINISME SANS STALINE ?

Le drame des vieux enfants du tyran géorgien est qu'ils le regrettent sans pour autant souhaiter sa résurrection sous les traits d'un nouveau Staline.

 

Eux qui ont eu le bonheur de le servir - et parfois même de l'approcher, se souviennent bien de la peur atroce qui les tenaillait. Mort, il peut encore les servir - ou du moins ils l'espèrent. Réincarné il redeviendrait le fauve insatiable s'acharnant en premier lieu sur ses propres serviteurs de l'Appa­reil du Parti, de l'Armée et du K.G.B. - Cela les oligarques du Bureau Poli­tique, les maréchaux des Forces Armées et les généraux du K.G.B. le savent mieux que personne en Union Soviétique. De ce point de vue tous ces vieux Staliniens constituent pour le moment en U.R.S.S. le meilleur rempart contre un stalinisme réel.

 

Aussi les festivités, semble-t-il prévues pour mai 1985 - en présence de la fille et de certains proches collaborateurs de Staline ne dépasseront-elles pas le domaine du folklore. Plus tard... lorsque les jeunes générations arrive­ront enfin à relever les fils spirituels d'un dieu en instance de resacralisation, peut-être en sera-t-il autrement.

 

En attendant, une fausse note inattendue viendra contrarier la cérémonie du 9 mai : l'absence de Gueorguy Malenkov, le fidèle des fidèles, que l'on n'a pas osé réhabiliter en raison de son retour à la religion de son enfance et de sa propension à fréquenter les églises orthodoxes.

 

(*) Article paru dans " ÉSOPE " et publié avec !'autorisation de ce mensuel.

(2) Khoziain : patron. Mot d'abord proscrit par la Révolution et restauré naguère en l'honneur de Staline.

(3) Nom péjoratif donné aux Russes par les Turkmènes.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 124

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