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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
VERS UNE CRISE GRAVE AU SEIN DE L'EMPIRE SOVIÉTIQUE
 

par le Colonel Michel GARDER

 

Dans le B.L. 108 nous avons publié, sous le titre « Des Minarets de Kaboul au Calvaire de Gdansk », un article de notre camarade Michel GARDER. La suite de cet article sera, en principe constituée, par l'exposé que ce dernier doit faire à Pierrefeu le 30 mai prochain. Toutefois, en attendant, il nous livre ci-dessous son diagnostic provisoire

 

Sous le titre évocateur de « Touchons du bois », l'éditorialiste du Monde (1) commente ainsi les tout derniers développements en Pologne, à la date du 18 avril 1981 : « Force est pourtant de constater que, à moins d'un changement très improbable dans les manières de penser des dirigeants soviétiques, ce qui se passe en Pologne aujourd'hui doit leur paraître totalement inacceptable ».

 

Cela est d'autant plus vrai que le Kremlin a déjà par deux fois renoncé à recourir à la force le 4 décembre 1980 et le 4 avril 1981, après avoir mis en place des dispositifs d'invasion impressionnants étoffés par des rappels de réservistes dans les région militaires de la Baltique, de Biélorussie et des Carpates. La ferme attitude des États-unis a été - il faut le dire - pour beaucoup dans cette double reculade, les stratèges du Kremlin craignant en particulier que Cuba ne fasse les frais de leur opération de sanglante reprise en main de la Pologne.

 

Cependant rien n'est joué et après avoir analysé aussi bien les accords conclus par les dirigeants de Varsovie avec les paysans polonais que les profondes réformes qui se dessinent dans les structures du parti, l'éditorialiste du Monde conclut très justement : « En réalité, le Kremlin hésite entre deux risques également catastrophiques : celui d'une contagion non endiguée qui mettrait à bas son système de domination et celui d'une intervention qui l'obligerait à livrer une coûteuse guerre en Europe, à sacrifier toute son offensive diplomatique actuelle en direction de l'Occident et à assumer seul la charge de 36 millions de Polonais aussi affamés qu'indisciplinés ».

 

Or à cette conclusion en forme de dilemme viennent s'ajouter l'échec patent de la campagne soviétique en Afghanistan, la situation de plus en plus difficile du ravitaillement en U.R.S.S. même et les perspectives ouvertes aux Etats-Unis, dans la course à la puissance, par la réussite spectaculaire de la navette spatiale.

 

Aussi ne peut-on plus exclure, au cas où « l'âne de Buridan moscovite » prolongerait au-delà de l'été prochain son attitude irrésolue entre « l'eau » de la « contagion » et le « foin » de « l'intervention », une implosion au sein de l'Empire soviétique consécutive à une révolution de palais au Kremlin balayant l'actuelle direction collective et débouchant soit sur un nouveau régime soit sur une guerre civile. 

 

(1) Le Monde, n° 11266 des 19 et 20 avril 1981.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 109

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