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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
WEYGAND CONDAMNE A MORT PAR L' O.K.W.
 

Compte-rendu in extenso du Procès des Grands Criminels de Guerre devant devant le Tribunal de Guerre International de NUREMBERG. Séance du vendredi 30 novembre 1945 - Audience du matin

Colonel John AMEN. (Premier adjoint américain) - Vous rappelez-vous avoir assisté, en 1940, à une réunion au cours de laquelle le nom de Weygand a été prononcé ? Témoin LAHOUSEN (Adjoint de l'Amiral CANARIS, Chef de l'Abwehr, décédé). - Oui. Colonel John AMEN. - Vous rappelez-vous, par hasard, le mois au cours duquel cette discussion a eu lieu ? Témoin LAHOUSEN. - La discussion eut lieu pendant l'hiver 1940, soit en novembre soit en décembre, autant que je m'en souvienne. J'ai inscrit la date exacte dans mes notes personnelles, au su de Canaris et selon son désir. Colonel John AMEN. - Autant que vous le sachiez et qu'il vous en souvienne, qui était présent? Témoin LAHOUSEN. - Les trois chefs de section et le chef de la section Ausland, l'amiral Bürckner, étaient présents, comme presque chaque jour au cours de la conférence quotidienne sur la situation. Colonel John AMEN. - Que vous a dit Canaris au cours de cette réunion ? Témoin LAHOUSEN. - Au cours de cette discussion, Canaris nous révéla que depuis un temps déjà considérable, Keitel faisait pression sur lui en vue de préparer l'élimination du général français Weygand et que, naturellement, c'était moi, c'est-à-dire mon service, qui serait chargé d'exécuter ce travail. Colonel John AMEN. - Quand vous dites " élimination ", que voulez-vous dire ? Témoin LAHOUSEN. - Tuer. Colonel John AMEN. - Que faisait Weygand à ce moment-là ? Témoin LAHOUSEN. - Weygand autant que je m'en souvienne était alors en Afrique du Nord.

Colonel John AMEN. - Quelle raison donnait-on pour tenter de tuer Weygand ? Témoin LAHOUSEN. - La raison qu'on donnait était la crainte que Weygand, avec la partie invaincue de l'Armée française ne formât un centre de résistance en Afrique du Nord. Telle était, en gros, la raison, autant que je me souvienne aujourd'hui ; il est possible que d'autres facteurs soient entrés en jeu.

Colonel John AMEN. - Après que Canaris vous eût donné cette information, que fut-il dit d'autre au cours de cette réunion ? Témoin LAHOUSEN. - Cette demande, d'abord faite si ouvertement et dans une forme aussi peu déguisée à l'Abwehr militaire par un représentant des Forces armées, fut repoussée résolument et avec indignation par tous ceux qui était présents. Moi-même qui étais l'intéressé, puisqu'on attendait de ma section qu'elle exécutât cette mission, je déclarai nettement devant tous, que je n'avais pas la moindre intention d'exécuter cet ordre. Ma section et mes officiers sont faits pour combattre ; ce ne sont pas une bande d'assassins, ni des meurtriers.

Colonel John AMEN. - Que dit alors Canaris ? Témoin LAHOUSEN. - Canaris répondit à peu près :" Calmez-vous, nous en dirons un mot tout à l'heure ensemble " ou quelque chose d'approchant.

Colonel John AMEN. - Avez-vous plus tard tiré la chose au clair avec Canaris ? Témoin LAHOUSEN. - Lorsque les autres eurent quitté la salle, je parlai en tête-à-tête à Canaris et il me dit immédiatement : " Il est tout à fait évident non seulement que cet ordre ne sera pas exécuté, mais encore que nous ne le communiquerons à personne d'autre ". C'est ce qui se passa en fait.

Colonel John AMEN. - Avez-vous été questionné plus tard pour savoir si vous aviez exécuté cet ordre ? Témoin LAHOUSEN. - A l'occasion d'un rapport que Canaris faisait à Keitel, j'étais présent et Keitel aborda ce sujet ; il me demanda ce qui s'était produit et ce qui avait été fait dans cette affaire. La date de cet incident fut consignée dans mes notes sur la suggestion de Canaris et à sa connaissance.

Colonel John AMEN. - Quelle réponse fîtes-vous à Keitel ? Témoin LAHOUSEN. - Je ne peux évidemment pas me rappeler mes paroles mêmes, mais une chose est certaine ; je ne lui répondis pas que je n'avais pas l'intention d'exécuter cet ordre. Cela je ne pouvais pas le dire et je ne l'ai pas dit, sans quoi je ne serais pas assis ici aujourd'hui. Sans doute, comme dans beaucoup de cas semblables, je répondis que c'était très difficile, mais que nous ferions tout notre possible, ou quelque chose de ce genre.

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 46

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