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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
MA DERNIÈRE MISSION T.R. JEUNE EN FRANCE OCCUPEE
 

Notre camarade Georges RIBOLLET à qui nous devons déjà quelques récits de ses missions en France occupée, nous adresse ces souvenirs de sa dernière mission en compagnie du Lieutenant BARDET de la D.S.M. d'ALGER. Nos camarades apprécieront comme nous la lecture de cet épisode si émouvant de l'existence mouvementée de nos chargés de mission.

par Georges RIBOLLET

Lors de notre Assemblée Générale de Mai 1982 à ROYAT-CHAMALLIERES, notre ami et fidèle camarade ELLY ROUS (1) me montra des copies de messages radio échangés en 1943 et 1944 avec ALGER. Il me demanda qui était « MOUSTIQUE ». Je le renseignai et ce nom évoqua bien des souvenirs dont deux assez piquants. Je les intitule LA FAUSSE ANGLAISE et LES CHAUSSURES ROUGES DE BARDET.

 

MOUSTIQUE surnommé aussi RASE-MOTTE était lieutenant de l'armée de l'air, petit de taille, dynamique en diable et avide de servir.

 

Il partit avec moi d'ALGER en Mai 1944 pour une mission TR en France occupée à bord du sous-marin CASABIANCA. C'était ma deuxième mission et pour lui sa première. Il me demande de lui servir de MENTOR.

 

Notre sous-marin fit surface de nuit près du port de BARCELONE où nous avons été recueillis au large dans une petite embarcation à moteur par le représentant de notre poste TR d'Espagne, le Lieutenant d'HENIN. Après avoir mis pied à terre dans le BARIO DE CHINO, quartier interlope du port, nous avons été conduits en voiture avec nos importants bagages au 313 de la calle Mountaner, où j'eus la joie de revoir le « TONTON RAMONATXO » qui nous attendait.

 

Nous devions nous rendre en France en franchissant à pied les Pyrénées. Un faux taxi roulant à l'essence, équipé d'un faux gazogène, devait nous mener jusqu'à RIPOLL. Cela demandait quelques jours de préparation que BARDET et moi avons occupés à flâner dans les rues de BARCELONE.

 

Le premier jour près de la place de Catalogne, nous avons été abordés par une femme paraissant la soixantaine, d'une élégance raffinée mais désuète. On aurait dit une gravure de mode du début du siècle. Elle était vêtue d'une longue jupe de satin beige clair, d'un corsage à manches longues en soie plissée de la même couleur. Elle portait une guimpe en dentelle légère renforcée de chaque côté du cou par deux petits ressorts plats. Son ombrelle était également en satin clair, son chapeau de paille légère était garni par des fleurs en soie de différentes couleurs. Elle portait des gants en lin blanc style dit nid d'abeilles et festonnés aux poignets.

 

Cette femme s'exprimait dans un français parfait teinté d'accent britannique. Elle nous déclara :« Je suis Anglaise mes petits, vous venez de France ? ». BARDET ne pipa mot et j'acquiesçais. Notre interlocutrice poursuivit : « j'ai un fils en France en demi incarcération par les Allemands (elle essuya délicatement une larme). Pouvez-vous me dire comment vous avez pu venir ici, afin que je puisse faire partir mon fils de France ?».

 

Je répondis que ç'avait été très facile en volant, la nuit tombée, une barque à PORT VENDRES et que le lendemain matin nous étions sur la côte espagnole.

 

Notre « Anglaise » poursuivit :« Je pense que deux petits Français courageux comme vous vont s'engager pour combattre les Allemands. Quelles sont vos intentions ? ». Je fis la moue en déclarant que ce n'était pas pour nous battre que nous avions quitté la France, mais, uniquement, pour fuir un pays où l'on souffrait des restrictions. Nous espérons bien trouver une bonne situation dans le commerce en Afrique du Nord.

 

Notre interlocutrice parut horrifiée par tant de cynisme et nous donna rendez-vous pour le lendemain même lieux même heure. Elle désirait nous offrir à goûter tout en espérant nous convaincre d'avoir de meilleurs sentiments. Nous déclinâmes aimablement l'invitation et prîmes congé.

 

Le lendemain, BARDET qui avait repéré dans les vitrines des magasins un grand choix de chaussures, décida de s'en offrir une paire. Notre pécule en pesetas nous permettait pareil achat. Sa préférence se fit sur une paire de chaussures type sport à semelles épaisses mais d'une peu discrète couleur rouge sang. Après avoir essayé plusieurs pointures, il se déclara satisfait, trouvant les chaussures qu'il avait aux pieds fort confortables.

 

A la sortie du magasin, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec « l'Anglaise ». Impossible d'échapper à la tasse de thé et aux petits gâteaux.

 

La conversation roula à nouveau et avec force lamentations sur le fils resté en France. La dame nous suppliait de l'aider à trouver une filière pour permettre au garçon de s'échapper et venir la rejoindre en Espagne. Nous n'avons pu que lui avouer notre impuissance à lui rendre pareil service. Habitant PARIS nous avions pris le train jusqu'à TARASCON, ensuite nous étions venus à pied par petites étapes jusqu'à PORT VENDRES. Nos chaussures usées justifiaient l'achat que venait de faire l'un de nous. Nous l'avons quittée en la remerciant pour sa collation. Elle manifesta le désir de nous rencontrer à nouveau.

 

Le faux taxi nous transporta comme prévu jusqu'au Nord de RIPOLL où nous avons pris contact avec nos passeurs. J'eus la joie de retrouver les frères MAAS qui nous avaient déjà accompagnés René BOFFY et moi de SAIL­LAGOUSSE à RIPOLL au mois de janvier de cette même année 1944.

 

En Mai, il n'y avait plus de neige dans la partie des Pyrénées que nous avons arpentée BARDET et moi, mais notre randonnée qui se termine à FORMIGUIERES (Pyrénées Orientales) fut néanmoins assez pénible. Le mulet qui transportait nos bagages nous lâchait vers la moitié du voyage, et ce furent nos passeurs et nous-mêmes qui se répartirent les lourdes charges (matériel radio de dépannage, armes et munitions).

 

 

A FORRIGUIERES le docteur MAROT vint nous chercher. Il nous véhicula dans sa petite ROSENGARD jusque chez lui à QUILLAN. Il soigna nos pieds couverts d'ampoules en y injectant du mercurochrome, ce qui fut douloureux mais efficace. Il nous hébergea pour la nuit et le lendemain nous emmena à CARCASSONNE.

 

L'autocar qui assurait la liaison régulière nous conduisit à NÎMES. De là le train nous emmena jusqu'à LYON puis PARIS.

 

Nous nous sommes séparés deux jours plus tard après avoir pris rendez-vous à ALES, un jour précis du milieu du mois de juin. Mission accomplie à PARIS je retournais à NÎMES où je repris contact avec mon opératrice radio, Madame CLAIR DRAYER. Je l'avais vue à BARCELONE et elle avait gagné la France par des moyens moins épuisants que ceux que nous avions utilisés.

 

 

BARDET fut exact au rendez-vous d'ALES. A LYON, place des Jacobins, à l'angle des rues Emile-Zola et Jean-Fabre, il avait vu avec effroi, sortir de l'immeuble occupé par les services de la GESTAPO, la FAUSSE ANGLAISE. Pétrifié à la pensée d'être reconnu, il s'était enfui.

 

 

Cet immeuble avait été réquisitionné par les Allemands lors de l'occupation de la zone libre en novembre 1943. Il servait de logements au personnel féminin de la Wehrmacht. En Mai 1944 l'École de Santé Militaire de l'Avenue BERTHELOT qui était occupée par la GESTAPO, avec prisons installées dans le sous-sol, avait été violemment bombardée par l'aviation américaine et en partie détruite. La GESTAPO s'était alors installée place des Jacobins.

 

A ALES, les Allemands étaient nombreux. Une partie de la Division SS DAS REICH y stationnait ainsi que d'importants détachements de la Waffen SS. Ces unités avaient pour mission de se rendre sur le front de Normandie. L'impossibilité de rejoindre leurs objectifs en raison des nombreux sabotages des routes et des voies ferrées les rendaient très nerveuses.

 

 

J'avais donné rendez-vous dans l'Hôtel RICHE à Monsieur MARX, un jeune ingénieur parisien sortant de l'École Centrale. Il avait rejoint LYON dès sa démobilisation en 1940. Il m'avait été présenté par des amis lyonnais lors de ma première mission. C'était un garçon rempli du désir de participer à la lutte contre l'occupant.

 

Nous avons loué deux chambres pour nous trois.

 

Une des chambres située au premier étage donnait sur la rue. Nous avons fermé les volets et ouvert la fenêtre. C'était un point d'observation idéal.

 

Nous devions prendre contact avec deux personnes qui nous avaient été signalées comme anciens collaborateurs du SR et du C.E.

 

Il s'agissait de Monsieur CHAMPERACHE, propriétaire des Galeries CHAMPERACHE, important magasin d'ALES. Ancien combattant de la guerre 1914-1918, capitaine de réserve, il avait servi à Verdun dans l'Infanterie. C'était un honorable correspondant de la MAISON. Je le connaissais depuis 1941, alors que j'avais récupéré des explosifs qu'il cachait chez lui depuis juin 1940.

 

L'autre personne était un contremaître de la mine de charbon de la GRAND COMBE. Il m'avait été présenté par la fille du commandant de réseau BOSQUIER, également ancien honorable correspondant du Service.

 

Devant la gravité de la situation nous avons décidé d'annuler le programme prévu pour ALES et de nous séparer.

 

Notre ami MARX partit le premier et nous l'avons vu de notre poste d'observation sortir de l'hôtel pour se diriger vers la gare. Il avait fait à peine quelques pas qu'il fut interpellé par un groupe de Waffen SS qui contrôlaient les rares passants. Notre camarade feignit de ne pas avoir entendu et pressa le pas. Il fut rattrapé au pas de course et emmené dans un bâtiment proche.

 

On peut facilement imaginer l'angoisse qui nous étreignit BARDET et moi. Nous avons monté la garde derrière notre fenêtre pratiquement jusqu'au lendemain matin, guettant l'arrivée dans l'hôtel d'un détachement de Waffen SS. Nous étions décidés à tirer à travers la porte pour nous défendre. Nous préférions être tués plutôt que d'être pris vivants.

 

Chaque fois qu'un groupe de Waffen SS quittait le bâtiment où avait été emmené notre camarade, notre coeur accélérait son rythme.

 

IL NE SE PASSA RIEN. NOTRE AMI N'A PAS PARLE.

 

Après la libération, un charnier fut découvert dans la région. Le frère de MARX se rendit à ALES pour essayer de retrouver le corps de notre ami. Ce fut en vain.

 

 

Notre camarade MARX fait partie de la longue liste de ces héros méconnus, morts pour l'idéal qu'ils portaient très haut : celui de vivre libre dans la France libérée.

 

Il n'était plus question de nous rendre dans la gare d'ALES. Après la levée du couvre-feu nous avons pris à pied la direction Nord de la ville pour rejoin­dre quatre kilomètres plus loin la gare de TAMARIS, en espérant qu'un train nous permettrait de gagner LYON puis PARIS.

 

 

La chance nous sourit. Un train se formait à destination de SAINT-ÉTIENNE. Il était mixte : Militaires allemands et voyageurs civils. Cette ligne des CÉVENNES aux innombrables tunnels parfois très longs, était facile à saboter. La plupart des convois allemands se déplaçant par voie ferrée étaient mixtes par mesure de sécurité. Depuis le débarquement du 6 juin, les combattants de la Résistance empêchaient par tous les moyens les Allemands stationnés au sud de la Loire, de remonter vers la Normandie, mais ils s'efforçaient de ne pas faire de victimes civiles.

 

A l'avant du train plusieurs wagons de marchandises étaient suivis de wagons plats transportant de l'armement et des mitrailleuses lourdes brêlées et bâchées devant nous.

 

Après venaient plusieurs wagons de voyageurs amplement suffisants pour les quelques personnes qui attendaient sur le quai.

 

Fermant le convoi il y avait le classique fourgon à bagages dont les portes à glissières, ouvertes, montraient qu'il était pratiquement vide.

 

L'embarquement du matériel terminé, les Allemands chargèrent dans les wagons de marchandises les caisses de munitions et s'y installèrent.

 

Ils étaient une quarantaine environ, tous jeunes, sous le commandement d'un Aspirant efficace, à peine plus âgé qu'eux.

 

Tous portaient l'uniforme de la KRIEGSMARINE.

 

Les voyageurs civils embarquèrent et le train démarra.

 

 

L'allure était lente à cause du profil de la voie ferrée mais aussi en raison de la circonspection des Allemands qui craignaient d'être attaqués. Un militaire armé se tenait en permanence sur le tender.

Dans notre compartiment près de la fenêtre et dans le sens contraire de la marche du train, se trouvait une jeune maman et sa fille âgée d'environ 4 ans. En face d'elle était assis un homme d'une trentaine d'années. BARDET se trouvait à côté de la petite fille et moi à côté de l'homme.

 

Au moment précis où le train entrait dans la gare de PRADELLES située au Nord de LANGOGNE, la jeune femme qui parlait sans cesse de tout et de rien demanda : « les maquisards dont on parle tant, je n'en ai jamais vu, vous en connaissez, vous ? » - « Regardez donc sur le quai » lui répondit d'un ton goguenard son vis-à-vis.

 

Le train s'arrêtait et du côté gauche, à notre hauteur, se tenait sur le quai un homme en uniforme vêtu d'un bourgeron et d'un pantalon de treillis kakis impeccables. Il était coiffé d'un béret de chasseur alpin. Son ceinturon, ses cartouchières et ses brodequins étaient neufs. Il était armé d'un fusil LEBEL.

L'homme cria à l'adresse d'autres militaires qui débarquaient d'un camion et d'une camionnette : « Les Allemands sont à l'avant ». Une fusillade éclata venant du train et l'homme tomba sur le dos, les bras en croix, laissant échapper son arme et perdant son béret. Son visage devint blême, un trou noir et sanguinolant apparut au milieu du front. Sur le quai trois autres maquisards, vêtus comme le premier, étaient allongés sur le sol à côté de leurs armes.

 

Les autres combattants du maquis s'étaient approchés de la gare. Ils avaient ouvert un feu nourri sur l'avant du train. Les Allemands descendus précipitamment sur l'autre côté de la voie en emportant leurs armes portatives et force caisses de munitions, s'abritaient derrière un important dépôt de traverses de chemin de fer de plusieurs mètres de hauteur. Ils répondaient en visant sous les wagons et au-dessus de façon à empêcher leurs adversaires de s'approcher du convoi et de s'emparer des armes lourdes.

 

Nous étions pris entre deux feux. Les Allemands arrosaient l'ensemble du train et les maquisards élargissaient leur dispositif.

 

L'aspirant allemand hurla plusieurs fois « HALT ». Le feu cessa de part et d'autre. Il nous fit signe de descendre et de nous coucher sur le sol.

 

Tous les voyageurs descendirent sur la droite du train et les tirs reprirent de plus belle.

 

 

BARDET et moi allongés à plat ventre derrière nos valises placées debout pour en faire un créneau de protection attendions la suite des événements. Notre calme sembla rassurer les autres voyageurs.

La fusillade dura plusieurs heures. Le tir des maquisards se ralentit, sans doute par manque de munitions. Ils se retirèrent. Les Allemands regagnèrent leurs wagons, tout en continuant à tirer. Ils récupérèrent les armes et les cartouchières des quatre tués laissant les corps des malheureux maquisards sur place, puis ils nous firent signe de regagner nos compartiments. Seuls une dizaine de voyageurs dont BARDET et moi décidèrent de continuer le voyage. Les autres, dont la jeune femme et sa fille, s'enfuirent avec leurs bagages en direction du village.

 

L'aspirant donna l'ordre du départ.

 

 

L'arrivée à SAINT-ÉTIENNE eut lieu bien après le couvre-feu. L'aspirant qui parlait un français compréhensible forma deux groupes de voyageurs, l'un composé des habitants voisins de la gare et l'autre composé des étrangers à la ville ou des résidants éloignés de la gare. Il fit accompagner le premier groupe par quatre hommes. Le deuxième groupe composé de six personnes dont nous faisions partie fut conduit à l'hôtel « TERMINUS » le plus proche.

 

La porte fut rapidement ouverte et le gérant nous invita à entrer. L'aspirants et ses hommes se retirèrent alors.

 

 

Notre hôte forcé déclara que son hôtel était complet. Il nous invita à nous reposer dans les fauteuils du hall de réception.

 

Un de nos compagnons nous conseilla de faire attention car si le gérant nommé ROUCHOUSE était un brave homme, son fils était le responsable de la milice locale.

 

Le lendemain matin, en sortant des lavabos nous avons remarqué un homme appuyé sur le comptoir de la réception. Il était en civil avec l'insigne de la milice à la boutonnière, une sorte de lettre grecque gamma minuscule. C'était le fils ROUCHOUSE. Il dévisagea chacun de nous sans prononcer une parole.

 

Le jour éclairait la grande pièce et les chaussures rouges de BARDET attiraient les regards. L'un des quatre autres voyageurs s'approcha de mon ami et lui dit :« Vous portez des chaussures espagnoles, je suis OQUINA­RENNE (2), je reviens de BARCELONE où j'ai arbitré un match de boxe. J'ai vu des tas de chaussures semblables aux vôtres dans les magasins ». BARDET ne répondit pas. Le milicien dressait l'oreille. Je pris la parole et dit à mon camarade : « ces chaussures que tu as achetées à NÎMES doivent provenir d'Espagne ».

 

Une serveuse apportait le petit-déjeuner, assez appétissant et copieux. Il fixa l'attention de tous et l'incident fut clos.

 

BARDET et moi étions à jeun depuis près de 36 heures.

 

Après le petit-déjeuner nous avons pris un train pour LYON où je restais quelques jours. BARDET continua sur PARIS. Je l'entrevis encore au mois d'octobre suivant. Nos destinées nous séparèrent. Il devait mourir en Indochine dans un accident d'hélicoptère.

 

En juin 1960, je me trouvais à BERLIN. Je constatais que les Berlinois qui possédaient notre langue la parlaient non pas avec le classique accent guttural, mais avec un autre plus chantant rappelant l'accent britannique ; celui de la fausse ANGLAISE de BARCELONE.

 

En juin 1971, je me rendis à PRADELLES. La gare, le quai et la voie ferrée étaient déserts. Le dépôt de traverses n'existait plus. Le terrain était nu.

 

Tout me parut minuscule. 27 ans auparavant, allongé à plat ventre, les yeux à hauteur du ballast avec au-dessus de moi les roues et les boggies ; tout m'avait semblé immense et le temps interminable sous les traits de feu et le vacarme de la fusillade accompagnés du miaulement des balles ricochant sur les wagons et sur les rails. J'avais peine à croire me retrouver au même endroit.

 

Une plaque discrète sur le mur de la gare rappelait qu'en 1944 des combattants de la Résistance avaient trouvé là une mort glorieuse en interceptant un convoi allemand...

 

 

(1) Lire dans nos Bulletins les souvenirs du TR JEUNE par ROUS-SERRA.

(2) Très connu dans les milieux parisiens de boxe.

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 117

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