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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
LA MISSION BADEN-SAVOIE T.R. JEUNE  (1)
 

Par Elly ROUS

Nous devons à notre camarade, le Capitaine SERRA ( pseudo de guerre ), Elly ROUS, ancien chef de la Mission BADEN-SAVOIE, les souvenirs qui vont suivre :

Tirés de son journal de marche tenu au jour le jour avec autant de précautions que de précisions, ces souvenirs dont il nous paraît superflu de garantir l'authenticité, donnent une vue intéressante sur le mécanisme du travail clandestin de nos services, sur l'ampleur de l'oeuvre accomplie par les Services de C.E. dépendant de la D.S.M. à ALGER, sur les liaisons effectuées, surtout au profit d'autres groupes de résistance, enfin et surtout sur le caractère et sur l’efficacité des missions T.R. Jeunes.

Et puisqu'une fois encore l'occasion m'est offerte d'exprimer ce que je pense à propos du T.R. Jeune, je me dois de remercier et féliciter tous ceux qui, volontaires pour effectuer nos tâches les plus difficiles et les plus dangereuses, vinrent spontanément, à l'image de leur chef le Capitaine VELLAUD, nous offrir leur ardente jeunesse, avec une générosité et un courage exceptionnels.

Contrairement à ce que certains ont pu penser, dire ou écrire, les résultats obtenus par le T.R. Jeune furent remarquables. Aussi bien dans le domaine des liaisons (par air, mer et terre) que dans celui de la recherche du renseignement. Sans lui, une grande partie de nos services clandestins métropolitains eût été " sourde et muette ", sans lui les Services Spéciaux le la Défense Nationale, dont on ne louera jamais assez la valeur morale et technique, n'auraient certainement pas apporté à l'oeuvre de Libération du territoire l'exceptionnelle contribution que seuls discutent encore quelques auteurs mal intentionnés, sectaires ou ignorants.

A la lecture de ce qui va suivre, et qui restera dépouillé de tous commentaires autres que ceux nécessaires à la compréhension du sujet, on revivra l’existence d'une cellule de ce T.R. Jeune. C'est l'époque exaltante et parfois douloureuse d'une phalange héroïque et enthousiaste que nous honorons.  

 

UNE MISSION T.R. JEUNES EN FRANCE OCCUPEE (Avril 43 - Février 44 - Juin 44)

 

PREAMBULE : La France occupée. - ALGER.

Avant d'entrer dans les Services de Sécurité et de C.E. (S.S.M.-T.R.) d’Alger sous les ordres du Commandant PAILLOLE, l'auteur de ces lignes, sportif, universitaire et journaliste, a déjà travaillé dans diverses formations similaires, notamment pour des organisations alliées en France et à l'étranger. Il connaît Londres et par deux fois a été amené à séjourner à Gibraltar et à Tanger.

Après la débâcle de 1940, alors qu'il regagne son poste à la frontière près de Sierck, surpris dans les Vosges par les premiers éléments ennemis qui poursuivent leur marche vers le Sud, il réussit à rebrousser chemin, et avec un side-car et un uniforme " emprunté " à la feldgendarmerie il gagne Avignon.

Après un court séjour dans cette ville, il rencontre un agent de l'Amiral LEAHY, il passe à Marseille, où, avec son ami l'anglais HEWITT, il entre en rapport avec le " major " de la rue des Récollets et recueille des informations destinées à l'I.S.

Bientôt recherché par la police de Vichy, il parvient avec un visa italien à se rendre à Alger où il retrouve des amis... Ses nombreuses relations, ses connaissances lui permettent alors de se trouver mêlé à des événements d'une importance capitale.

 

On le voit au Palais d'été, au Lycée Fromentin, il est reçu par le Préfet MUSCATELLI, il connaît certains acteurs de l'affaire de l'assassinat de l'Amiral DARLAN, ..., il joue au tennis avec le patron de l'Hôtel Aletti, ce qui lui permet de mieux approcher la commission d'armistice allemande qui loge dans cet hôtel et la commission italienne de l'Hôtel d'Angleterre, à la rampe Bugeaud, il joue à la pétanque, à la Robertsau avec le Commissaire Central ESQUEIRE, le divisionnaire des R.G. DIFFENDINI, CASSET, directeur des territoires du Sud. Il rencontre souvent le Tarbo-Corse-pied-noir ACHIARY et son inspecteur MATTEI qui sera le héros d'une aventure assez drôle avec le Consul d'Italie, lors du débarquement.

Après le débarquement allié en A.F.N., quand il fait la connaissance du patron des T.R. Jeunes, le Capitaine VELLAUD, Adjoint du Commandant PAILLOLE - qui vient d'arriver à Alger et qui deviendra rapidement son ami - il s'occupe d'entraîner l'excellent club de football algérois, le Red Star : il fréquente la faculté des lettres, la Cafeteria qui deviendra tristement fameuse, le Coq Hardi et la Brasserie Lafferière de son ami RICHARDOZ.

 

II est professeur à l'école des cadres, journaliste à l'Echo d'Alger. Il demeure en contact avec le Consulat américain - COLE, l'adjoint de MURPHY, qui a joué un grand rôle dans le débarquement - le groupe " TAYLORD ", les agents KNOX et HUDSON, le War and Navy département et le T.M. (Signal Corps)...

Engagé volontaire dans l'armée, son poste - assez camouflé - est celui d'officier à l'Office anglo-américain de réquisitions. C'est là, un beau matin, qu'il rencontre VELLAUD.

 

Ils sympathisent et après quelques rencontres et échanges d'idées, VELLAUD le présente au Commandant PAILLOLE.

Frère d'un officier supérieur fusillé par les Japonais à LANG-SON, le nouvel ami de VELLAUD, tout en restant en bons termes avec ses relations alliées, n'a qu'une hâte, c'est de pouvoir servir directement son pays, comme l'occasion lui en est offerte par le Commandant PAILLOLE. En ce sens, ils se comprennent rapidement.

Muté au S.S.M. section C.E. T.R. Jeunes, non sans avoir au préalable " réquisitionné " pour " l'armée américaine ", la villa JAIS, au chemin Beaurepaire à EL BIAR, et un appartement de la rue Edgar-Quinet, qui deviendront les sièges de la S.S.M. du Commandant PAILLOLE, il entreprend la préparation la plus minutieuse de son futur travail en France occupée.

Comme la plupart de ses compagnons, il a été séduit par la personnalité exceptionnelle du Commandant PAILLOLE, qui allie à de surprenantes qualités de commandement, un sens humain profond, sympathique et véritable.

 

Quant au Capitaine VELLAUD, son activité débordante, sa jovialité, sa droiture, la netteté de ses sentiments en font un officier particulièrement dynamique et attachant. C'est pourquoi, malgré les histoires invraisemblables, les nouvelles souvent mauvaises qui se déroulent à une allure vertigineuse, l'avance inquiétante allemande, les menaces qui pèsent sur l'Afrique du Nord, il règne au sein de la " Maison PAILLOLE " un état d'esprit exaltant surtout chez les jeunes officiers qui attendent avec une impatience mal contenue leur " parachutage " en France occupée.

Les gros navires alliés, chargés de vivres, de munitions, d'équipements, de troupes, ne cessent d'accoster dans le Port depuis la fameuse matinée du 8 Novembre 1942 ; les alertes aériennes succèdent aux alertes... plus de vingt mille bouches à feu protègent la ville, au milieu des nuages de. fumigènes, chaque soir, balles et éclats d'obus retombent comme une averse dans les rues, des maisons dégringolent, des bombes éclatent même dans les caves, faisant de nombreuses victimes, des débris d'appareils et d'aviateurs ennemis pendent lugubrement aux balcons près de l'Amirauté, des fusées multicolores éclairent tout à coup le ciel subitement traversé par un avion blessé à mort qui termine sa trajectoire vers la mer comme une étoile filante. L'air sent la poudre, la guerre, mais aussi les dissensions, l'inquiétude, le complot, l'intrigue. Les Jeeps de la Military Police sillonnent sans arrêt les rues de la ville et remplissent des camions de représentants des commandos qui se défoulent un peu trop bruyamment et dangereusement. C'est dans cette ambiance insolite et par moments shakespearienne qu' Alger-la-Blanche, devenue capitale de l'Espoir Français, se trouve plongée.

 

La Préparation

J'ai parlé de la claire vision des problèmes et de la compréhension du Commandant PAILLOLE. C'est certainement à cause de ces qualités qu'il accepte mes propositions, dont il comprend la signification et la portée.

Je demande de sélectionner moi-même les membres de mon équipe qui comprendra quatre éléments, de connaître le moins possible de chefs (dans l'ensemble je ne connaîtrai que lui-même et le Capitaine VELLAUD) et, dans la mesure du possible, de choisir la région de ma mission (une région que je connais à fond).

 

Enfin, je souhaite avoir à ma disposition les moyens matériels et financiers pour la remplir. Ce sera le plus difficile à réaliser car et c'est là le grand mérite du Commandant PAILLOLE - nos moyens sont réduits et il faut, comme d'habitude, " se débrouiller "...

Tout le reste me sera accordé et l'on ne reviendra jamais sur ces questions.

Mon groupe est rapidement mis sur pied : c'est une véritable " équipe sportive " pleine d'allant et de dynamisme. Il y a le jeune Marc qui n'a que 18 ans, mais s'arrange pour avoir des papiers en règle de 20 ans afin de venir avec nous ; excellent dessinateur, bricoleur, intelligent, malin, astucieux et d'un remarquable sang-froid, Jean, professeur d'Education physique, solide, discret, susceptible de s'adapter à toutes les situations ; Vivian, radio confirmé de la Marine, un de mes joueurs du Red Star, savoyard lunatique, mais plein de vie, un peu téméraire, mais certainement l'un des meilleurs radios de la Maison.

 

Telle est mon équipe, une équipe jeune, soudée, complète, en pleine forme physique et morale, pour obéir à certaines règles intérieures elle s'appellera " BADEN-SAVOIE " ( B.S.).

C'est cette équipe qui, dès lors, presque tous les jours, va se rendre dans une ancienne école de la rue de Lyon, non loin du Jardin Botanique et du Stade Municipal, pour suivre des stages radios, de codage.

 

Il y a là HEUSH, CAUBET, PENCHENIER et quelques autres dont nous ne connaîtrons que les noms de " bataille ".

 

Les quatre membres de notre équipe seront " radios " mais je comprends, dès le début (et les événements me donneront raison par la suite) que, dans les circonstances exceptionnelles qui nous attendent, seul un radio chevronné comme Vivian est en mesure de prendre efficacement la responsabilité des émissions, dont nous assurerons les modalités.

Un autre stage est particulièrement intéressant : celui du parachute; nous sommes mis au vert et au secret sur une plage du littoral au bord de la mer, dans des baraquements entourés de barbelés, et très sévèrement gardés par les Anglais qui, le soir, tirent " sans sommation ".

 

Après un entraînement intensif au sol qui rebute bien des agents secrets, mais constitue pour nous un véritable divertissement, on nous prend le matin en camions bâchés et fermés pour nous amener au terrain d'aviation de Blida, d'où nous décollons sur des Dakotas pour sauter à proximité de notre camp, tantôt sur le sable, tantôt dans les vignes, tantôt dans l'eau... puis commence l'entraînement de nuit, et nous sommes " balancés " là encore dans les environs de Sidi-Ferruch.

 

Cette fois, nous nous approchons des véritables circonstances qui nous attendent. Au camp on s'amuse beaucoup malgré le sérieux de nos gardiens, et notre passe-temps favori consiste à voir la tête de nos sbires quand ils aperçoivent sur notre table un appareil photo strictement défendu et qui est immédiatement confisqué.

 

A partir de huit sauts et d'un stage de nuit, on est " bon pour le service ".

 

Personnellement, chaque fois qu'une mission sera retardée, je serai volontaire pour un nouveau stage, de sorte que j'aurai bientôt sauté une trentaine de fois et de toutes les hauteurs.

 

Ce qu'on ne nous a pas dit, et qui plus tard nous fera bien rire, c'est qu'après être passé " par la porte " avec les Dakotas, on passera en mission " par le trou ", ce qui n'est pas du tout la même chose, ou ce qui est encore bien plus irrésistible, on partira avec " le tube " ( Ndlr : Sous-marin ) ...

Quelquefois, il m'arrive de rejoindre ou de retrouver quelques amis, officiers anglais et américains responsables du matériel et de leur gagner aux cartes des caisses de jus de fruit, de " singe ", de trousses de toilette, et, ce qui m'intéresse bien plus, deux petits postes émetteurs mark III et IV dont nous aurons grand besoin.

Entre temps, après avoir bien " couiné " et bien " sauté ", nous abandonnons pour quelques jours nos postes et nos " pépins " (Ndlr : parachutes)  pour effectuer quelques stages rapides hors d'Alger, notamment à Oran, Tunis et Casablanca où nos  séjours sont particulièrement agréables.

 

A Casa où nous comptons beaucoup d'amis, le Commandant VOITURIEZ nous conseille très précieusement dans le domaine technique de la radio.

 

Le soir, des alertes, des bombardements aériens, des navires sont coulés dans le port. A Oujda, un agent S.R. Allemand cause la mort de plusieurs parachutistes alliés à l'entraînement, mais cela ne tempère en rien notre enthousiasme.

Personnellement, je tiens à ce que tous les membres de mon équipe prennent part à tous les stages qui se présentent, ce qui, à mon avis, a un double effet bénéfique : d'une part, de leur donner des connaissances qui leur seront utiles, d'autre part, de les tenir toujours en excellente forme physique et " sous pression ".

 

C'est là peut-être une déformation de mes études psychologiques et sportives, mais elle s'avère très efficace. C'est ainsi que nous faisons de courts " séminaires ", " d'engins spéciaux ", d'encre sympathique, de tir au revolver, de " close-combat ".

 

J'ai mis au point un recueil de recettes, de conseils, " un livre bleu " qui nous permet de faire face à un maximum de circonstances prévisibles. Je tiens à souligner ici que le livre bleu a souvent fait sourire des spécialistes qui pensent sans doute que l'accident, c'est précisément ce qui correspond à un déroulement de faits anormaux et inattendus.

 

Je garde une confiance profonde dans la valeur du planning, de l'entraînement, de la prévision, peut-être même que si certains avaient poussé le souci du détail à ce point, ils auraient évité bien des ennuis.

Ce " livre bleu " qui est resté enfoui sous terre pendant de nombreuses années a été remis avec d'autres objets au Musée des Invalides.

 

Il serait fastidieux d'en énoncer le détail, je me contenterai d'en indiquer quelques têtes de chapitre : synthèses des stages, apprentissage et utilisation des Codes et signaux, pour la ville, la campagne, la rue, organisation des divers services allemands, reconnaissance des sigles, des formes d'avions, des insignes de l'armée allemande, de la Gestapo, des grades ; techniques du contre espionnage, écueils à éviter, étude d'une fausse mission, éventualité de la capture d'un membre de l'équipe, protection des émissions radio, modalités, codes téléphoniques, recueil des informations, manipulation des informateurs, agents doubles, tests de cohérence, éléments de sabotage, plasticage, mesures de sécurité antigenies, stations fixes et stations mobiles, voitures spéciales, manipulation ; étude particulière très poussée de " la prise de température " dans tous les domaines : politique, économique, répression, comportements du secteur dans lequel nous étions appelés à être parachutés.

Une ou deux fois par semaine, en attendant le feu vert du départ, je me rendais à El-Biar " aux archives " et là, grâce à la complaisance d'un homme compétent et aimable, le regretté M. LUDWIG (dont l'héroïque famille lorraine est membre de l'A.S.S.D.N.), j'étais en mesure de connaître la " toute dernière heure " de ce qui se passait dans " mon secteur " en France : la synthèse de documents clandestins et de radios fraîchement reçus, agents capturés, difficultés de passages, nouveaux documents d'identité exigés, régions dangereuses, derniers décrets, etc.

 

Il m'arrivait aussi d'aller moi-même chercher des " tuyaux " frais à la source en allant consulter de nouveaux arrivants passés en Afrique du Nord par tube ou venant d'Espagne après un séjour plus ou moins prolongé.

 

C'est ainsi que les renseignements des docteurs FOURMENT et MARQUIE me furent particulièrement précieux, sur les Pyrénées, la veille de mon départ.

Ainsi, nous nous tenions sous pression constamment, ne perdant jamais une occasion de nous documenter ou de nous entraîner, afin de nous préparer de la meilleure façon, en vue d'une mission qui s'avérait comme devant être de plus en plus difficile.

Nous nous approchions déjà d'Octobre 43 et avant la fin de l'année, début 44 au plus tard, nous devions nous trouver sur place et au travail en France où la situation devenait chaque jour plus pénible, souvent tragique. A chaque instant, les radios apportaient de terribles nouvelles, des camarades pris, fusillés ou disparus.

 

Le départ

Après une multitude de faux départs qui mettaient nos nerfs à rude épreuve, je me trouvais, un matin, à El Biar où le regretté Colonel SEROT venait de m'offrir son propre revolver pour avoir réussi à ouvrir un immense coffre-fort " à l'oreille " dont on avait perdu " la combinaison ".

 

Le Commandant PAILLOLE me fit appeler et me fit part d'une grave décision concernant mon équipe. Les parachutages étaient devenus momentanément impossibles dans de nombreux secteurs. Notre équipe scindée en deux partirait, une moitié par " tube " via la côte provençale, l'autre moitié par le même moyen de transport, mais via Barcelone (avec une mission précise en Espagne).

 

Je décidai de mettre le jeune Marc avec Jean, plus âgé et plus pondéré dans le premier tube et d'aller moi-même avec Vivian à Barcelone.

Après un premier aller-retour pour rien, la première moitié réussissait à mettre les pieds dans le secteur de RAMATUELLE avec " LA PERLE " tandis qu'une semaine après le " PROTEE " m'amenait avec mon radio sur la côte catalane, après une traversée particulièrement mouvementée sur la fin du parcours où nous fûmes repérés et grenadés, heureusement sans dommages.

Je n'oublierai jamais ce voyage et l'ambiance extraordinaire qui régnait à bord. J'avais rencontré parmi l'équipage deux de mes anciens élèves du Collège des Athlètes d'Alger (c'est très drôle de rencontrer des amis en mission, au fond de la Méditerranée !).

 

Le Commandant, un homme charmant avait été amusé par " mes démonstrations " de cartes.

 

J'ai conservé le dernier numéro du Journal qui paraissait à bord :" Le Petit Protée " - je dis dernier, car quelques jours après, un journal espagnol nous apprenait de source allemande que ce magnifique sous-marin, avec son équipage, avait été coulé sur le chemin du retour.

Après avoir fait surface vers minuit en vue de Barcelone dont les lumières contrastaient avec le black out que nous avions connu partout, nous vîmes venir vers nous un petit bateau de pêche avec " Auguste ", exact au rendez-vous pour prendre en charge sa cargaison " d'envoyés spéciaux d'Alger ".

 

Il nous ordonna de jeter à l'eau presque tout le contenu de notre unique valise, à l'exception évidemment de nos " postes " et de deux mitraillettes destinées aux passeurs.

 

Après avoir joué à cache-cache et en silence parmi les blocs et les rochers avec les silhouettes des sentinelles qui gardaient le port, nous nous trouvâmes enfin dans un étroit passage où, tous feux éteints, nous attendait une vieille voiture qui démarra aussitôt.

 

Quelques minutes plus tard, nous nous trouvions " quelque part " dans un " appartement " au centre de la ville où nous nous endormions profondément, non sans avoir reçu quelques recommandations de " Tonton " (Pseudo d'Hector RAMONATXO) qui nous attendait pour nous souhaiter bonne nuit et nous dire de ne pas bouger jusqu'au lendemain, à son retour.

La première étape était terminée, Alger était déjà loin... et la France toute proche...

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 69

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