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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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BIBLIOGRAPHIE - ( page introductive )
Ouvrages présentés & Commentaires littéraires
 
Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2) Services et Renseignement, (3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

voir rubrique spécifique

 

BOUCARD Robert

LES DESSOUS DES ARCHIVES SECRETES

d’un espionnage à l’autre - EDITIONS DE FRANCE - 1929

Comment les Allemands avaient projeté l'invasion des États-Unis ; Le déchiffrement par les Anglais des télégrammes ennemis ; Le dénouement de la conspiration de Mexico ; Comment le code diplomatique secret de l'Allemagne fut livré à l'Angleterre ; l’agent C25 et le suicide du prince Joachim de Prusse…

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BRUNET Louis

AGENTS SECRETS - EDITIONS DU NATIONAL - 1939

Préface de Pierre TAITTINGER - Député de Paris

 

" Agents Secrets " que Louis BRUNET me demande de présenter est un recueil de souvenirs de guerre n'ayant rien de commun avec cette littérature frelatée et romanesque lancée si souvent depuis la grande tourmente dans le public.

 

Écrit dans une langue très pure, en un style alerte et riche, ce volume n'a d'autre prétention que de dire la vérité, rien que la vérité. Cela suffit à le rendre passionnant, à en faire un document du plus haut intérêt.

 

J'ai pris, pour ma part, un très vif plaisir à lire le manuscrit d'Agents Secrets, je l'ai lu d'une seule traite, y trouvant non seulement de véritables révélations sur l'organisation de nos services de renseignements de 1914 à 1918, mais encore des détails inédits sur certaines affaires qui, malgré le recul du temps, n'ont pas cessé de passionner l'opinion.

Mais l'oeuvre de Louis BRUNET a un autre mérite : celui de réhabiliter en quelque sorte les hommes qui réussirent, avec des moyens de fortune, non seulement à tenir en échec la formidable organisation secrète germanique, mais encore à égaler l'Intelligence Service, lui-même.

 

Nos agents secrets se sont couverts, quatre années durant, ils se couvrent encore d'une gloire d'autant plus belle, d'autant plus sublime, qu'elle demeure anonyme et qu'elle ne leur donne ni honneurs, ni profits.

 

Ancien Officier des renseignements, Le combat sous le masque n'est pas de ceux qui rapportent des galons. BRUNET est revenu de la guerre lieutenant, mais son grade, sa rosette, sa Croix de guerre avec palme et deux étoiles, c'est au front qu'il les a gagnés, au front où, comme tous ceux qui n'appartenaient pas avant la guerre au Service, il devait faire tous les ans un stage de quelques semaines. Il en rapporta, en outre, 4 blessures et 3 magnifiques citations ... "

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LADOUX, Commandant

LA GUERRE SECRÈTE EN ALSACE

Ed. du MASQUE – collection « Mémoires de guerre secrète » - 1934

 

Extrait de l’Avant-propos

... Mobilisée, militairement, sous les drapeaux de l'Allemagne, l'Alsace l'a été moralement et tout de suite, au service de la France.

Que ne l'avons-nous, hélas plus tôt compris ! et quelle force invisible et agissante nous eussions eue à notre service si notre principal effort de renseignements et de propagande s'était porté vers elle dès le début des hostilités et si nous eussions utilisé à plein cette sorte d'insurrection nationale frémissante et jugulée, qui a brusquement soulevé, en 1914, l'Alsace à nos côtés.

 

Il se peut que certains de nos dirigeants y aient alors songé... et j'ai été personnellement le témoin de leurs efforts tardifs et bien timorés, mais un homme, en tous cas, a su en tirer immédiatement parti : le chef du Bureau des Renseignements militaires de Belfort.

 

Avec des moyens matériels infimes, ayant à lutter, au début, contre la défiance à notre égard des Alsaciens, qui connaissant notre légèreté légendaire, nous croyaient incapables d'une organisation prudente et méthodique, puis avec le contre-espionnage allemand particulièrement exercé en Alsace, où pendant de longues années il s'était fait peu à peu la main ; enfin contre les Services officiels suisses de Bâle, mobilisés au service de nos ennemis, le colonel Auerbach a réussi à créer de toutes pièces et à porter progressivement au plus haut point où un service de renseignements ait jamais atteint, notre information et notre propagande contre l'Allemagne par l'Alsace.

 

Je n'ai rencontré que deux fois, et presque fortuitement, le chef du Bureau de Belfort pendant la guerre, mais je lisais ses rapports à Paris et j'étais chaque fois stupéfait de leur précision et de leur étendue.

 

J'avais déjà l'impression que cet homme alerte et volontaire, qui allait à la découverte, lentement, l'oeil toujours aux aguets, était pour notre haut commandement comme un limier de race, flairant de loin le gibier mais toujours dans les jambes du chasseur qu'il obligeait ainsi à le suivre pas à pas jusqu'au moment où il l'avait enfin conduit face à la bête dans l'instant même où celle-ci allait fon­cer sur lui...

 

A-t-on toujours entendu les avertissements du chef de nos services d'Alsace ? Il ne m'appartient pas d'en juger et tel n'est pas d'ailleurs l'objet de cet ouvrage, dont je voudrais, dès maintenant, indiquer quelles seront les conclusions, pour que le lecteur les ait toujours sous la main comme un fil conducteur, au cours de ce récit.

 

1°)  Aujourd'hui plus que jamais, étant donné le degré de complexité et de perfectionnement que comportent la direction de la paix et les conditions de la guerre, un peuple a besoin d'un puissant service d'informations et de propagande.

 

2°)  Nous devons à l'Alsace, mise en confiance, puis orientée et dirigée par les services français de renseignements, aussi bien aux non ­combattants rivés au sol natal, dont il leur fallait partager les produits entre l'oppresseur et leur famille décimée, qu'aux soldats alsaciens enrôlés par l'Allemagne tout le long de son immense front de bataille, une large part de nos succès militaires et de notre emprise morale sur l'adversaire.

 

Ces deux faits valaient d'être mis en évidence et moins encore peut-être pour l'importante contribution qu'ils apportent à l'histoire de la dernière guerre, que pour l'enseignement national qu'on peut en tirer.

Plus assurés, désormais, dans notre connaissance de l'âme alsacienne et des services que ses réactions spontanées ont rendus à la cause commune, nous serons ainsi mieux préparés dans l'avenir pour en accorder harmonieusement les vibrations à celles de notre propre sensibilité.

 

Une reconnaissance plus justifiée envers nos frères d'Alsace pour la part qu'ils ont prise à notre victoire, s'ajoutant à une compréhension plus exacte des traits essentiels de leur caractère peuvent, seules, nous permettre de chasser les nuées autonomistes, cette première vague de gaz asphyxiants que l'on voit fuser des officines secrètes de l'Allemagne, comme pour préparer longtemps à l'avance un retour offensif de nos irréductibles adversaires vers les marches du Rhin.

Et du rôle joué par l'Alsace pendant la guerre, nous pourrons réciproquement conclure à l'im­portance d'une solide organisation d'un service d'informations et de propagande en temps de paix.

 

Car de même que c'est au poste de renseignements de Belfort, alimenté par ses agents bénévoles alsaciens, que nous devons d'avoir recueilli les renseignements les plus précieux et les plus décisifs pour le succès de nos armes, c'est grâce aussi aux initiatives intelligentes et hardies d'un groupe d'hommes à la tête desquels se trouvait Hansi, ce tenace et courageux soldat de l'idée française, que notre propagande a réussi à bouleverser de fond en comble le moral de la nation allemande et à y faire germer la Révolution.

 

Tout cela, les Allemands le savent et le proclament à toutes les pages des Mémoires de leurs chefs, ceux de Ludendorff comme ceux de Nicolaï, son chef du Service secret à la Direction suprême de la guerre.

Mais, jusqu'à ce jour, il semble bien que les Français l'aient ignoré, et c'est cette grave lacune de notre histoire nationale que je veux essayer ici de combler.

 

Pour que ma démonstration soit valable et probante, j'ai utilisé deux sources :

 

1°) Mes souvenirs personnels d'ancien chef du Service central des Renseignements, pour autant que leur divulgation ne présente aucun inconvénient, d'ordre national ou privé, ce dont je me suis assuré, en relisant avec soin ce que les Allemands ont écrit eux-mêmes sur ce sujet, et à quoi j'aurai, d'ailleurs, de fréquentes occasions de faire allusion.

2°) Les résultats d'une enquête faite après la guerre sur les champs de bataille de la guerre secrète en Alsace où quelques-uns de nos meilleurs agents ont bien voulu me servir de guides, tout en m'arrachant la promesse que jamais leur nom ni leur identité ne seraient révélés....

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LADOUX, Commandant

LES CHASSEURS D'ESPIONS

Comment j’ai fait arrêter Mata-Hari

Ed. du MASQUE – collection « Mémoires de guerre secrète » - 1932

 

« Se souvenir pour son Pays, c’est encore Servir »

 

Préface

La mode est aujourd'hui un peu dans tous les pays, des vies romancées et des romans d'espion­nage, et ce livre paraîtra peut-être, dès l'abord, sacrifier à ces deux formes de l'actualité littéraire, puisqu'il raconte mon existence pendant la Grande Guerre, qui ne fut pour moi, ainsi qu'on le verra, qu'une suite ininterrompue d'histoires d'espions.

Je souhaiterais toutefois qu'avant d'entreprendre la lecture de ces récits on voulût bien noter que c'est malgré moi qu'ils revêtiront parfois ce fâcheux aspect apologétique, si en faveur lui aussi auprès des auteurs de « mémoires » ou de «souvenirs» de guerre.

 

Au début d'août 1914, j'ai été placé en sentinelle derrière nos lignes par le plus grand de nos chefs militaires et, comme c'était mon devoir, j'ai tiré mes fusées d'alerte, dès que le danger m'est apparu.

Ce n'est donc pas ma faute si elles m'ont quelque fois trop vivement éclairé, au point que j'ai servi de première cible à l'ennemi silencieux qui approchait, en même temps qu'aux coups qui venaient de nos propres rangs et qui m'ont achevé.

On n'aime pas à se vanter d'une blessure reçue dans le dos, et, sans doute, n'aurais-je jamais rompu la consigne de silence, que depuis treize années j'avais su m'imposer, si deux raisons que je vais dire ne m'y avaient impérieusement entraîné.                                                        

 

Je ne sais plus quel Polonais du XVIème siècle, prévoyant les malheurs qui allaient fondre sur sa patrie, écrivait :

« Nous sommes arrivés à ce point en Pologne, qu'il faut ou se taire et périr ou parler et être sauvé. »

 

Sans être aussi redoutable pour nous, la conjoncture actuelle n'est rien moins que rassurante, si l'on songe que des causes identiques à celles qui provoquèrent la dernière guerre agissent à travers le monde où elles menacent de préparer de nouveaux conflits.

Causes militaires, politiques, économiques, financières, morales et sociales, encore interférées, mais qui tendent à se réunir, chaque jour plus étroitement, en couples d'antagonismes meurtriers ; toute la diabolique orchestration qui préluda au drame de 1914 recommence d'entrer en jeu.

Or, pour pouvoir capter ces ondes invisibles et qui tuent, il faut des postes de réception ou d'écoutes bien installés.

 

La dernière guerre nous a appris à les construire, alors cependant qu'il était déjà bien tard pour les utiliser.

Allons-nous renouveler les désastreuses expériences du système D ?

C'est la première question que pose ce livre, où sont fidèlement consignées toutes les erreurs que nous avons commises par ignorance et les affres de notre laborieux redressement dans la lutte contre l'espionnage ennemi.

 

Mon second objet, après avoir signalé le danger et prouvé que, pas plus que les campagnes militaires, les batailles de la guerre secrète ne peuvent miraculeusement s'improviser, sera de faire appel à tous les anciens combattants et de leur démontrer que l'opinion est à la fois injuste et dangereuse qu'ils nourrissent contre ceux que, faute d'un autre terme moins méprisant, on continue à traiter d'espions.

 

N'est pas espion aujourd'hui qui veut.

Le métier. de nos jours, est devenu plus difficile, sans cesser pour cela d'être dangereux. Il y faut parfois plus de science que de courage, et souvent autant de savoir que de ruse.

 

La guerre moderne a tout perfectionné du jour où elle a obligé, pour se défendre, les peuples à mettre en oeuvre toutes leurs ressources morales et matérielles.

Lire une dépêche au son et déchiffrer un cryptogramme, relever le profil d'un nouvel avion, analyser la composition d'un explosif ou d'un gaz asphyxiant, dénombrer les moyens de production d'une industrie de guerre, déterminer les facteurs individuels et collectifs de l'âme d'un peuple, s'attaquer à son moral par des actes de terrorisme, ruiner son régime politique, opposer une nation à ses classes dirigeantes, et y faire éclater, au moment voulu, la révolution, sont maintenant besogne courante de l'espionnage, ou, pour écarter définitivement ce terme, à la fois étriqué et dégradant : oeuvre constante de «Guerre secrète».

 

J'ai sous les yeux le questionnaire général établi par le 5ème Bureau : le bureau des espions de combat, vers le milieu de 1917. Il comprend un ensemble de notions représentant le bagage accumulé de quelques professeurs d'université et d'ingénieurs de nos grandes écoles, avec une con­naissance approfondie non seulement de la langue, mais encore de la psychologie des nations ennemies que nos agents étaient chargés de combattre.

Ajoutez à cela qu'il leur fut nécessaire souvent d'avoir le sang-froid et la hardiesse d'un nettoyeur de tranchées !

 

Et cependant, quand je rencontre quelques­ uns de ces admirables soldats, et que je cherche à leur rappeler leurs exploits secrets, ils paraissent en avoir honte, comme d'une mauvaise action, tant semble lourde à ceux qui firent métier d'espion, la tare attachée par l'opinion publique à leurs précieuses et si dangereuses fonctions.

 

C'est contre cet état d'esprit à la fois puéril et décevant que je voudrais réagir.

 

Il faut qu'on sache en France que, pendant la guerre, il s'est trouvé, chez nous et chez nos alliés, des hommes de haute intelligence et de profond savoir, et des Françaises aussi, auxquelles aucun miracle de l'instinct n'est impossible, pour accepter de faire humblement, héroïquement, le métier d'agent secret, et accomplir ainsi, dans l'ombre, des travaux plus utiles et souvent aussi périlleux que ceux de tous les soldats d'un régiment, entraînés collectivement à l'assaut et jetés mécaniquement dans la fournaise du combat à ciel ouvert.

De ces hardis combattants de guerre secrète, qui dira jamais les noms ? Les uns, sans autre récompense que la joie intérieure du devoir silencieusement accompli, ont repris leur profession et n'aspirent plus qu'au repos. Les autres, hélas ! plus nombreux, sont tombés pour leur pays dans une heure inconnue de la vie et dans un coin ignoré de l'immense champ mondial de la bataille, où nulle pierre de souvenir ne marquera jamais leur obscur et tragique destin.

 

Lecteur ! salue-les avec respect, car ls ont, eux aussi, aidé à sauver la France.

 

C’est à eux, mes frères d’armes et d’oubli, que je dédie ce livre.

 

Extrait :

...Car, au jeu redoutable de la guerre secrète, la Grande-Bretagne demeurera longtemps notre maîtresse à tous.

Maîtresse charmante, d'ailleurs, pour ses amis autant que redoutable à ceux qui la trahissent; experte en l'art raffiné de séduire et d'imposer ensuite à ses amants, sans qu'ils osent s'essayer à le rompre, le joug de ses chaînes d'or; amorale jusqu'aux limites extrêmes qu'autorise sa fonction et que les fins de sa race exigent; tour à tour généreuse et tyrannique, bien que parfois un peu rêche et trop sèche et justifiant par cela cette sorte de résistance qu'opposent cer­tains à trop aimer les blondes !

 

Une différence assez curieuse est d'ailleurs à noter entre la «manière» de l’« Intelligence Service » et celle du « Nachrichten Bureau » de Berlin et que font éclater déjà l'installation et la direction de ces deux grands instituts de guerre secrète.

L' « Intelligence » réside chez les Anglais à Downing Street et dépend des Affaires étrangères ; le centre allemand de l'Information a son siège social au Thiergarten, c'est-à-dire à l'état-­major général de l'armée dont il relève directement.

 

Et l'histoire confirme bien, en effet, que c'est à sa diplomatie que l'Angleterre a toujours confié le soin de ses destinées, alors que la jeune Allemagne impérialiste, née des guerres qui ont fait son unité, a trop abandonné à ses chefs militaires la direction de son évolution.

 

Les documents officiels, aujourd'hui presque complètement publiés, établissent à l'évidence que jusqu'à la dernière de ces sombres journées qui précédèrent la déclaration de guerre, Grey sut conserver jusqu'au bout la maîtrise des calculs anglo-saxons, tandis que de Moltke, entreprenant constamment sur la prudence méthodique de Bethman Hollweg, finit par imposer à l'Empereur et aux événements les volontés belliqueuses du grand état-major.

 

Intuitivement, d'ailleurs, autant, si l'on peut dire, que conceptuellement, les deux grands services  secrets ont des tendances assez distinctes et leur physionomie propre.

L'Allemand méthodique devient espion comme on devient cuisinier; l'Anglais flegmatique naît agent secret comme on naît rôtisseur ; sa lutte contre notre Jeanne d'Arc en est un des exemples.

Il est vrai que s'il nous a brûlé la Lorraine, il nous a aidés à reprendre l'Alsace : nous sommes donc quittes.

Alors que l'Allemand sentimental et orgueilleux de soi fait plus volontiers confiance aux autres, l'Anglais flegmatique et se défiant de lui-même croit plus qu'en ses propres vertus aux vices d'autrui ; aussi Bolo Pacha a-t-il coûté plus cher sans doute au «  Nachrichten Bureau » que Talleyrand à l' « Intelligence Service », et pour quels résultats !

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LASTOURS (de) Sophie

LA FRANCE GAGNE LA GUERRE DES CODES SECRETS (1914 – 1918) TALLANDIER - 1998

 

Le destin des millions de combattants de la Grande Guerre, perdus dans l'enfer des tranchées, s'est joué en grande partie à l'arrière, dans les "chambres noires" des chiffreurs et de leurs ennemis, les décrypteurs. Telles sont les conclusions de ce livre haletant qui révèle, pour la première fois, toutes les questions liées à la guerre des codes secrets pendant la Première Guerre mondiale.

A l'heure où les combats faisaient rage, une poignée de "casseurs de codes" français : Cartier, Givierge et surtout l'étonnant Georges Painvin, principal héros de ce livre, décryptaient dans le silence de leur cabinet les messages les plus secrets de l'armée du Kaiser.

Le "radiogramme de la Victoire" du 3 juin 1918, par exemple, dévoila les projets les mieux gardés de l'état-major adverse et permit aux Alliés de briser la dernière offensive allemande vers Compiègne et Soissons avant de passer à la contre-attaque et de l'emporter.

Le chiffreur code les messages, le décrypteur tente de leur arracher leurs secrets : telle est la loi de cette guerre des cerveaux, si longtemps occultée pour raisons de haute sécurité, que nous conte Sophie de Lastours dans ce livre bourré d'anecdotes, de portraits, de faits peu connus ou jamais révélés.

Voir Préface

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LEBLANC Michel

L'ENNEMIE DE " MATA-HARI " - FRANCE-EMPIRE -1974

 

''L'ennemie de Mata-Hari''. Elle s’appelle Roda Collart. Elle a maintenant 84 ans. Mariée à un commissaire de police pendant la guerre de 14-18, elle vécut à Madrid où son mari avait été envoyé en mission secrète pour surveiller MATA- HARI.

Aux côtés de son mari, elle suivit l'étonnante aventure de l'espionne la plus célèbre du monde.

En 1973, Michel LEBLANC, rédacteur en chef adjoint à RTL, rencontre Roda Collart qui accepte de lui raconter cette vie aventureuse au sein du contre-espionnage français. Pendant un an et demi, Michel Leblanc, interviewe, enquête, travaille sur des documents et la vie de Mata Hari. Il reprend point par point les différents épisodes de la vie de Roda, cette femme qui n'a jamais pu aimer Mata Hari, son ennemie éternelle.

Entre Mata-Hari, personnalité du passé et Roda, femme du présent, Michel Leblanc cherche à faire revivre les liens étroits qui les unissaient.

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LUCIETO Ch.

LE DIABLE NOIR

Le contre espionnage en Belgique pendant la Guerre.

BERGER-LEVRAULT EDITEURS - 1928

 

A l'époque où se produisirent les événements dont je vais faire état, plusieurs de nos agents de l'Intelligence Service, opérant en Belgique et dans le nord de la France, disparurent de façon mystérieuse.

Les uns - et parmi ceux-ci, Bob Parker, un des « as » du service - disparurent sans laisser de traces.

Les autres furent capturés d'une manière inexplica­ble et fusillés par les Allemands.

 

Le Grand Quartier Général britannique s'émut et délégua sur place, aux fins d'enquête, un de nos meilleurs détectives, John Collins.

Ce dernier franchit les lignes entre Saint-Laurent et Boileux, en direction de Maubeuge où se trouvait installé  le centre avancé du service d'espionnage allemand, que dirigeait le capitaine von Birkenheim et auquel, à tort ou à raison, on imputait l'arrestation de nos agents.

John Collins disparut comme les autres, mystérieusement...

 

Il fallait aviser, une situation semblable ne pouvant s'éterniser sans nuire gravement aux intérêts` de l'Armée.

 

C'est alors qu'on me fit appeler et qu'on me chargea d'enquêter sur les faits qui avaient précédé et suivi l'arrestation de nos hommes.

Je quittai immédiatement Berne, où je m'occupais des faits et gestes de S.E. von Romberg, ministre d'Allemagne, et de ses sous-ordres, et je me rendis au Havre, où étaient installés les différents services de l'armée belge, afin de me procurer la documentation nécessaire à l'action que j'allais engager.

 

La Sûreté militaire belge prépara mon voyage avec un soin minutieux, et me mit en rapport avec ceux de ses agents qui, demeurés en Belgique, y luttaient contre l'ennemi commun avec un courage et une ténacité dignes des plus grands éloges.

De mon côté, j'entrai en relations avec plusieurs personnalités belges, appartenant toutes à cette admirable association qu'était la « Libre Belgique », et plus particulièrement avec un des émissaires de M. van Doren qui, avec l'abbé Demoor et les pères jésuites Meêus et Pirsoul, dirigeait, en Belgique occupée, le mouvement anti­allemand et publiait, au nez et à la barbe de l'envahisseur, un organe d'autant plus combatif qu'il était le seul vraiment apte à défendre la cause de la patrie opprimée.

 

Tout ayant été réglé dans les moindres détails, je me rendis à Dunkerque, d'où un sous-marin britannique me conduisit à Ostende.

Je débarquai en pleine nuit sur les dunes, à quelques mètres à peine d'un poste-vigie occupé par des marins allemands.

Me dissimulant à la vue de la sentinelle, je gagnai, par l'avenue de la Reine, la rue du Caire où, derrière l'hôpital, m'attendait une puissante auto conduite par un des affiliés de la « Libre Belgique ».            '

De là, je partis pour Bruxelles en empruntant l'itinéraire Bruges-Gand-Anvers-Malines-Louvain, ce qui était loin d'être la route directe, mais ce à quoi m'obligeait la plus élémentaire prudence.

Mes papiers d'identité, en effet, - est-il besoin d'indiquer qu'ils ne s'appliquaient nullement à ma personne? - n'étaient pas en règle. Il y manquait un visa : celui de S.E. le général von Bissing, à cette époque gouverneur général de la Belgique.

Le soir même de mon arrivée à Bruxelles, grâce à l'intervention d'un ami de M. van Doren, cette lacune étai comblée et le précieux visa figurait en bonne place su mon permis permanent de circulation...

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LUCIETO Ch.

EN MISSIONS SPECIALES

Mémoires d’un agent des services secrets de l’Entente

BERGER-LEVRAULT EDITEURS - 1926

 

Préface

Après l'avoir perdu de vue depuis l'armistice, j'ai eu la bonne fortune de retrouver l'autre jour, dans une maison amie, un homme pour lequel je professe la plus sincère et la plus profonde admiration.

 

Cet homme, dont je ne puis révéler l'identité, sous peine de l'exposer à de terribles dangers, car

il est encore en activité de service, a accompli, au cours de la guerre, de tels exploits que son nom est devenu légendaire au service de contre-espionnage, dont il demeure l'un des meilleurs agents.

 

Un fait entre mille : revêtu de 1'uniforme allemand, mais sous un autre état civil que le sien, il a vécu, pendant près de deux ans, en Allemagne, EN PLEINE GUERRE, et, bien que SIGNALÉ, échappant à toutes les recherches.

 

Comme nous évoquions ensemble son passé, aussi glorieux que mouvementé, j'en vins, tout naturellement, à lui poser les deux questions que voici :

« Le moment est-il venu, à votre avis, de révéler au grand public certains à-côté de la guerre?

« Et peut-on sans danger pour la défense nationale, apprendre à ce même public dans quelles conditions et par quels moyens les services secrets de l'Entente ont  contribué à la victoire de nos armes ? »

 

Il réfléchit un moment, puis il me répondit :

« Les avis, je dois le reconnaître, sont partagés.

« Les uns - ceux que l'avenir inquiète – pensent qu'il est trop tôt pour se permettre certaines révélations. D'autres, au contraire, - et je suis du nombre, - estiment que le moyen le plus sûr et le plus sage que nous ayons d'entraver l'action des agents de l'étranger est de les montrer aux gens sous leurs différents aspects en plein travail, si j'ose dire. »

- En effet ! Et vous n'avez jamais songé à écrire vos mémoires ?

 

- Mes mémoires ? C'est là un titre prétentieux pour les quelques notes que j'ai prises çà et là, au fur et à mesure que se déroulaient les événements auxquels j'ai été mêlé.

- Mais ces notes, pourquoi ne les publiez-vous pas ? Elles constitueraient une admirable leçon d'énergie. Et puis, ne comprenez-vous pas qu'il est de votre devoir de faire connaître à tous ce qu'a été la lutte menée dans l'ombre - lutte féroce et combien meurtrière ! - par ces hommes merveilleux que sont les agents de notre contre-espionnage ? née dans l'ombre - lutte féroce et combien meur­trière! - par ces hommes merveilleux que sont les agents de notre contre-espionnage ? Cette lutte, le public l'ignore. Il ne peut donc pas vous rendre, à tous, la justice qui vous est due...

 

C'est ainsi que j'obtins communication des mémoires qui vont suivre.

Je les publie sans y changer un mot.

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LUCIETO Ch.

LIVRéS A L'ENNEMI

BERGER-LEVRAULT EDITEURS - 1928

 

Extrait ...pp 38-40

.....Que vous dire de plus que vous ne soupçonniez déjà, sinon que cette collaboration est à ce point agissante que rien de ce qui se dit ou se fait au sein du Politbureau ne demeure ignoré d'eux ?

L'organisation de la lutte contre la Tchéka ; la mise au point et l'exploitation des documents concernant les récents accords militaires conclus entre la Russie soviétique et l'Allemagne ; la continuation de l'enquête relative à la mystérieuse disparition du prince Kharassoff et de Konstantinowna la Rouge : tels sont les trois grands problèmes dont ils recherchent la solution et auxquels ils consacrent leur temps et leur activité.

Une besogne formidable, comme vous le voyez...

 

C'est d'ailleurs pour me faire part de son inquiétude et aussi pour me communiquer quelques documents qu'il venait de recevoir, que certain jour de décembre dernier, mon vieil ami James Nobody me pria de l'aller voir à Nice, toute affaire cessante.

Sachant qu'il n'entre pas dans ses habitudes de déranger les gens inutilement, je partis aussitôt.

 

Bien m'en prit, car, preuves en main, il me fit des révélations d'une telle gravité que je crus devoir lui demander l'autorisation de les porter à la connaissance de l'opinion publique, ce à quoi il s'empressa de consentir.

 

Ce sont,ces révélations que je publie ci-après. On verra qu'il n'en est guère de plus graves ni de plus troublantes... Ayant placé devant lui un certain nombre de dossiers, James Nobody me dit :

- Je rentre d'Allemagne et de Russie...

- Vous êtes retourné en Russie ? m'exclamai-je, ahuri...

- A la vérité, me répondit Nobody, ce n'est que contraint et forcé que je suis retourné à Moscou. L'enquête effectuée par moi en Allemagne, les rapports de mes agents de Berlin et de Riga m'avaient révélé des faits d'une telle gravité que, d'accord en cela avec ma femme, je jugeai indispensable d'aller les vérifier sur place.

 

« En pareille matière, il est prudent, vous le savez, de ne s'en rapporter qu'à soi-même, la moindre erreur pouvant comporter des suites fâcheuses.

« Il ne s'agissait de rien moins, en effet, que de découvrir les motifs de l'incroyable revirement qui venait de se produire en Russie à l'égard de l'Allemagne.

 

« Vous vous souvenez, sans doute, que, lors de l'entrevue fameuse que j'eus avec Djerzinsky à la Loubianka no 14, dans les bureaux de la « Centrale de combat » communiste, le dictateur rouge rn'offrit  formellement de prendre la direction du service dirigé contre l'Allemagne ?

- Je me souviens bien de cela.

- Djerzinsky alla même jusqu'à me dire que, désormais, aucun accord n'était plus possible entre la Russie et le Reich, ce dernier s'étant mis à la tête d'une coalition « armée », dans le but évident de « liquider » la révolution russe... et, par la même occasion, ceux qui la dirigeaient.

- Je me souviens également de cela.

- Bien ! Or, quelle ne fut pas ma stupéfaction, dès que, après avoir recouvré la santé, je décidai de reprendre au point où je l'avais laissée la lutte contre la Tchéka, d'apprendre que jamais l'accord n'avait été aussi complet entre les deux peuples et qu'un nouveau projet d'entente allait resserrer les liens qui les unissaient ! ....

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MORTANE Jaques

UN HEROS : Pierre GODART - BAUDINIERE - 1933 

 

Table des matières

 

PREMIERE PARTIE : L'ÉVASION DU FORT DE CHARLEMONT

I. Le coup de feu contre l'agresseur 

Il. Traqué dans les ligues ennemies 

III. La vie d'homme des bois     

IV. Vers la frontière hollandaise

       

DEUXIEME PARTIE : PREMIÈRE MISSION SPÉCIALE

I Déposé dans les lignes ennemies par Navarre

II Navarre ne peut pas reprendre Godart

III. A l'assaut de la frontière n

IV. Enfin, libre ! 

V  Poma, le traître

  

TROISIEME PARTIE : LA SECONDE MISSION SPÉCIALE

I. Emmené par l'aviateur Sénart 

II. Les émotions du sanglier forcé 

III. Onze mois de sabotages, d'évasions et de transes -

IV. Godart retrouve son foyer, mais ... 

V Trahi !

VI. Devant le Conseil de Guerre 

VII. L'enfer de la captivité  

VIII. Le retour à la liberté -

IX. L e calvaire de l'ingratitude

 

APPENDICE : Une famille héroïque, les Guénard :  Aurèle Guénard , fusillé par les Allemands le 23 août 1918 , dans la citadelle de Lille.

 

Extrait ...... La seconde mission spéciale...

Le 1er  août, au matin, Pierre Godart reçut un ordre de service. Généralement, on ne prenait pas cette précaution jugée compromettante. Cette lacune criminelle coûta la vie à bien des mission­naires : avec un ordre de service, ils étaient considérés comme des soldats, alors que sans papier, ils n'étaient que des espions, voués au poteau d'exécution.

Au deuxième bureau.. on ne s'encombrait guère de ces subtilités : il fallait éviter les responsabilités, il valait mieux ne pas se compromettre. Tant pis s'il y avait des victimes. Quelques tombes modestes, oubliées, prouvent que cette manière de voir n'était peut-être pas la plus mauvaise pour ceux qui préféraient à tout leur douce quiétude! C'était la guerre..., dans toutes les guerres, ce sera la même chose : car il y aura toujours deux catégories, ceux qui envoient à la mort et ceux qui se font tuer.

 

Godart avait un nouvel état civil. Il s'appelait Léon Preux, nom qui se rapportait  aux lettres tatouées sur son bras. Jusqu'alors, en effet, on ne s'était pas soucié de ce détail d'une grande importance, lorsque les missionnaires étaient pris.

Le douanier avait un ami, M. Edmond Preux, qui habitait à Paris, boulevard Ornano. C'est à lui qu'on devait écrire en cas d'accident.

 

Nanti de ses papiers, Pierre Godart - le nouveau Preux -- va au champ d'aviation de Fismes où il est invité à déjeuner par les aviateurs. On lui désigne un autre pilote que Lebeau, remplacé par le sous-lieutenant Sénart, volontaire qui a sollicité la faveur d'accomplir cette action d'éclat.

Les deux braves font connaissance :

- Je suis heureux de te conduire, déclare Sénart. Nous allons étudier la carte. Aucun coin de la région ne t'est inconnu. Cherchons l'endroit où j'irai te déposer.

Après une minutieuse étude, ils tombent d'accord sur deux points : le premier à la rue du Cherche Midi au Nouvion, le second à Hennepieu. Ils montent ensuite à La Cense pour essayer un nouvel appareil qui vient d'arriver à l'escadrille, un Morane-Saulnier, type employé de préférence pour ce genre de missions.

Essai concluant : c'est Godart lui-même qui, en présence d'un colonel et de tous les officiers avia­teurs, met l'hélice en route. Il prend place.

 

.... A 3 heures du matin, rendez-vous avec les officiers. Chacun donne l'accolade à Godart, qui les émerveille, et à Sénart, le volontaire qui a remué ciel et terre pour avoir le droit de partir.

Le capitaine de Bernis, chef de l'escadrille, qui, pourtant, a déjà assisté à nombre de départs de ce genre, ne cache pas son angoisse. Il tient à passer lui-même au douanier sa combinaison, à lui fixer son passe-montagne, puis il fait apporter de la popote un litre de cognac. Il trinque avec les deux héros. Il attache ensuite les lunettes de Godart et lui demande :

-Vous n'avez pas oublié au moins votre ordre de service ?

- Non, mon capitaine.

Il le cherche, le trouve difficilement, tant il est engoncé dans tous ses vêtements, et le montre :

 

" L'observateur Preux Léon est désigné par l'Etat- Major de la ..Xème  Armée pour effectuer des

destructions de voies ferrées dans la direction de Charleville- Mézières. Le départ aura lieu par avion dans le plus bref délai possible.

 

Le chef d'Etat-Major,

illisible

 

Les points désignés avaient pour but de dérouter l'ennemi en cas de capotage à l'atterrissage ou de capture par la suite. En réalité, Godart devait .....

 

 

Aux Editions Baudinière

 

Collection LA GUERRE SECRETE

A. de Pouvourville: " A. 29, agent secret "

Jean Bardanne : " Brelan d'espionnes" et " Le légionnaire espion "

Commandant Gusthal : " Les héros sans gloire du 2ème Bureau " - Jacques Mortane : " Douaniers en mission "  , " Au poteau "

Robert Migot : " L'espionne au diamant rose ".

Collection LA GUERRE DES AILES

Jacques Mortane : " Evasions d'aviateurs " , " Missions speciales " , "Ttraqués par l'ennemi ", " A travers les filets de l'ennemi " , " Navarre, sentinelle de verdun " , " Leur dernier vol ". 

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SETH Ronald

Le plus anglais des espions allemands
DARGAUD - 1968

En 1932, le récit autobiographique d’un certain Julius Silber, paru en Allemagne, provoqua au sein des services du contre-espionnage britannique une intense curiosité, vite muée en stupeur embarrassée.

Herr Silber, en effet, racontait en toute simplicité comment il avait réussi à se faire embaucher dans les services de la censure britannique où, d’octobre 1914 à 1919, il avait rassemblé, condensé, et canalisés vers des « boites au lettres «  germaniques en pays neutres un flux extraordinaire de secrets militaires, d’informations politiques et de rapports confidentiels du plus haut intérêt pour le gouvernement allemand et l’état-major impérial.

Ronald Seth le baptisa « The spy who wasn’t caught », l’espion qui ne se laissa jamais prendre. Car Silber, travailleur, affable, intelligent, méticuleux, avait rapidement acquis l’estime de ses supérieurs et gagné, haut la main, les premières places. Sa méthode était parfaitement éprouvée, puisqu’il expédiait, sous enveloppe « visé par le censeur », les renseignements glanés par lui-même et ses assistants.

Espion indétectable, parce que parfaitement intégré à son milieu, sans contacts compromettants, banalement gai, consciencieux, obligeant en toute occasion, Julius Silber incarna le type même d’agent secret insoupçonnable, fantastiquement efficace, une sorte d’arme absolue du renseignement. Son existence serait demeurée à jamais ignorée s’il ne s’était dénoncé dans ses « mémoires », pour le plaisir des fins connaisseurs.

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THOMSON Basil (Sir)

LA CHASSE AUX ESPIONS

Mes souvenirs de Scotland Yard (1914-1919)

Ancien Chef de l'Intelligence Service

PAYOT  ( Collection de Mémoires, Études et Documents pour servir à l'Histoire de la Guerre Mondiale.) - 1933

 

Table des matières

 

Avant-propos:

I.- Le rôle de Scotland Yard pendant la grande guerre

II,- Scotland Yard devient bonne a tout faire              

III.- Les faux billets    

IV.- Les raids des Zeppelins             

V.- Le soulèvement irlandais               

VI.-Les intrigues allemandes avec les révolutionnaires hindous. La perte de Lord Kitchener                

VII.- Les espions allemands             

VIII.- Le point culminant de l'espionnage allemand .

IX.- Muller vivant et mort

X.- Hagn,  Patrocinio et autres    

XI.- Pickard, Bacon et Duquesne            

XII.- Femmes espions

XIII.- La capture de Frantz von Rintelen.

XIV.- Fausses princesses. Le cas de Sir Joseph Jonas    

XV.- Les étranges visiteurs de Scotland Yard                

XVI.- La démoralisation de l'ennemi                

XVII.- Le télégramme  de Zimmermann qui fit entrer les Etats-Unis en guerre .. -              

XVIII.- Le complot contre Lloyd George. L'affaire Malcolm                

XIX.- La conférence  de la Paix. 

 

 

Avant-propos

 

Sir Basil Thomson, l'ancien chef du contre-espionnage britannique, a eu une carrière aventureuse et variée.

Basil Thomson naquit le 21 avril 1861; son père, l'archevêque de YorK, le fit élever à Oxford où il étudia le droit. En quittant Oxford, il alla passer une année dans l'Ouest Américain, puis il fut envoyé aux îles Fidji comme magistrat et là il apprit la langue des indigènes. A vingt-neuf ans, sur la demande du roi de Tonga, il devint son premier ministre et ce fut lui qui rédigea et fit adopter par le Parlement local le code civil et le code criminel maintenant encore en usage dans les îles. Quand la Nou­velle-Guinée Occidentale fut annexée, il accompagna le premier gouverneur dans son exploration de l'intérieur, contrée qui était alors en blanc sur les cartes.

 

Rappelé en Angleterre pour entrer dans le service des prisons, il devint successivement gouverneur des deux plus importantes prisons anglaises, la prison de Dartmoor et la prison de Wormwood Scrubs ; ensuite, grâce à la grande connaissance qu'il avait acquise de la mentalité des criminels, il fut nommé chef de la sûreté à Scotland Yard.

 

Quand la guerre survint, le bureau de sir Basil Thomson devint le lieu de rendez-vous des officiers de l'Intelligence Service navale et militaire. Sir Basil était le « juge d'ins­truction » de tous les espions étrangers arrêtés et de tous les individus suspects venant de toutes les parties du monde. Il assistait aux réunions du Cabinet de guerre brtannique et peu de secrets furent inconnus de lui.

 

Durant les quatre années de guerre et à la Conférence de la Paix à Paris, il fut en relations continuelles avec les hommes d'État de nombreux pays. Après l'Armistice il fut nommé chef de tous les « Intelligence Service » du Royaume-Uni.

 

Par la situation qu'il a occupée d'observateur derrière la scène durant toute la guerre, sir Basil Thomson est à même dans ses souvenirs de dévoiler de nombreux épisodes peu connus ou inconnus.

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TOMASETTI Philippe

AUGUSTE SPINNER

Un patriote alsacien au service de la France

Promoteur du monument du Geisberg

à Wissembourg

EDITIONS PLACE STANISLAS

 

Aujourd’hui presque tombé dans l’oubli, Auguste Spinner est pourtant l’un des personnages marquant de l’Alsace de la première moitié du XXe siècle.

Ce Wissembourgeois hors-norme a en effet été tout à la fois peintre, décorateur, architecte, espion, journaliste, militaire, puis fonctionnaire français. Mais, c’est avant tout par son action au sein du Souvenir français et par le monument consacré aux soldats français tombés à Wissembourg, qu’il entreprend de faire ériger au Geisberg, à partir de 1906, qu’il se fait connaître. Rapidement secondé par tous les leaders francophiles de l’époque, son projet aboutit, après d’âpres négociations, en octobre 1909 à une gigantesque cérémonie d’inauguration qui se transforme en une fantastique manifestation pro française, lors de laquelle plus de 50 000 Alsaciens-Lorrains entonnent une vibrante Marseillaise devant des autorités allemandes médusées.

 

Cependant, face au raidissement du gouvernement impérial et à la multiplication des procès politiques contre les milieux francophiles, Auguste Spinner doit s’effacer et s’exiler à Nancy, au mois de septembre 1912, tout en restant très actif en Alsace-Lorraine annexée. Hansi le fait dès lors entrer dans l’imaginaire collectif de l’Alsace en lui consacrant son album Mon Village qui est tout entier dédié aux combats et à la famille de Spinner.

 

D’une discrétion légendaire, cet homme de l’ombre ne se vantera jamais de cet hommage et, dès 1913, il se voit charger par le Haut Commandement français, d’organiser le ralliement des Alsaciens qui déserteraient l’armée allemande en cas de conflit.

 

Premier Alsacien engagé volontaire dans l’armée française lors du Premier conflit mondial, il est appelé dans un état-major avant même le début des hostilités, puis se voit charger du triage des Alsaciens-Lorrains parmi les prisonniers de guerre allemands et affecté au Service des renseignements.

 

Patriote acharné, mais non borné, il restera toujours attaché à la défense de l’Alsace, de ses valeurs et, avant tout autre, il organisera, dès les années 1900, des cérémonies commémoratives franco-allemandes. Ainsi, c’est cette personnalité à la fois riche et complexe que cet ouvrage tente de remettre en valeur et qui paraît à l’occasion du centenaire de l’inauguration du monument du Geisberg en octobre 1909.

 

L’AUTEUR Philippe TOMASETTI est professeur d’histoire-géographie dans un établissement secondaire du Nord de l’Alsace. Spécialisé dans l’étude de l’histoire de l’Alsace-Lorraine entre 1870 et 1945, il a déjà publié deux ouvrages au sein de la Société d’histoire de Sarreguemines, ainsi qu’une dizaine d’articles dans L’Outre-Forêt, la revue du Cercle d’histoire et d’archéologie de l’Alsace du Nord. Son premier livre a été récompensé du prix de l’Académie nationale de Metz en 2004.

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WALZEL , von (colonel)

UN SERVICE D'ESPIONNAGE

 – souvenirs de quatorze années au service des renseignements austro-hongrois -1905 – 1918 PAYOT  – collection de mémoires , études et documents pour servir à l’Histoire de la Guerre Mondiale - 1935

 

Introduction : Je crois utile de dire ici quelques mots de la situation de l'empire austro-hongrois au point de vue politique et au point de vue militaire. Quand la guerre éclata, la Monarche Dualiste, avec ses cinquante-deux millions d'habitants, était une des grandes puissances européennes. Elle avait été fondée en cinq siècles par la dynastie des Habsbourgs, principalement grâce à d'heureux mariages, et, en fait, elle avait assuré une existence prospère et paisible aux différents peuples qui occupaient le cours moyen du Danube. Elle avait ainsi réuni sous son sceptre un grand nombre de peuples de nationalités diverses et créé un grand empire.

Au point de vue économique, les territoires placés sous son autorité jouissaient d'une situation unique. La Hongrie produisait plus de céréales qu'elle ne pouvait en consommer, la Bohême fournissait du charbon, la Galicie du pétrole, l'Autriche du bois et du fer. L'agriculture, le commerce et l'industrie étaient prospères. Le Danube constituait une excellente voie de communication avec le Proche-Orient, les nombreux ports de l'Adriatique facilitaient le commerce avec le monde entier. Personne ne demandait rien. Il semblait que tout le monde fût content.

L'Autriche et la Hongrie vivaient sous une monarchie constitutionnelle basée sur des principes libéraux, la dynastie était respectée, et l'empereur François-Joseph était adoré de la plupart de ses sujets. Il faut reconnaître, cependant, que les questions de nationalité avaient provoqué quelquefois des différends.

Les peuples étaient satisfaits mais il en était tout autrement des politiciens. Des ambitions nationales étaient allumées, encouragées et soutenues par les pays voisins, surtout par la Serbie, la Roumanie et l'Italie qui prétendaient qu'on leur avait pris leurs territoires alors que ceux-ci appartenaient à la Monarchie Dualiste bien des siècles avant que leurs États eussent été formés.

En tout cas, il ne s'est jamais produit de troubles aussi sérieux que ceux dont l'Irlande, par exemple, a été le théâtre en 1922, mais le gouvernement a été obligé de s'occuper attentivement de ces problèmes. Deux liens puissants unissaient les différentes nations de la Monarchie : la dynastie et l'armée. Celle-ci reposait sur le service obligatoire auquel étaient astreints, naturellement, les hommes de toutes les nationalités qui participaient également à la formation du corps des officiers. Tous les jeunes gens qui avaient passé leurs examens de fin d'études avaient droit au brevet d'officier de réserve de la marine ou de l'armée de terre.

On ne montrait de préférence pour personne, mais les Allemands et les Hongrois conservaient parmi les officiers la supériorité du nombre qu'ils avaient dans l'empire. La langue courante était l'allemand, non dans un but de germanisation, mais parce qu'il avait fallu choisir entre treize langues une langue commune et que les hommes instruits le parlaient outre leur langue maternelle.

L'armée austro-hongroise constituait véritablement un instrument de guerre efficace et puissant. Elle comprenait seize corps d'armée, soit environ soixante divisions actives et d'importantes réserves. Son instruction était parfaite, son équipement moderne et la plupart des hommes étaient de superbes combattants qui ont fait leur devoir.

La presse alliée a tout simplement travesti un fait historique lorsque, pendant la Grande Guerre et après celle-ci, elle a accusé d'incapacité cette splendide armée et l'a représentée comme un cadavre vivant soutenu par les armées allemandes. S'il était besoin d'autres témoignages, on pourrait ajouter que cette armée si malveillamment jugée, après avoir livré des combats malheureux en Serbie et repoussé l'immense armée russe, fut attaquée par les armées de l'Italie son ancienne alliée. Elle réussit, non seulement, à arrêter l'avance de ce nouvel adversaire dans onze batailles qui furent de terribles boucheries mais encore à remporter une très grande victoire en 1917, au cours d'une lutte dont on trouvera les détails dans le chapitre XII.

Le cerveau de l'armée était l'État-major Général, qui avait pour chef un homme d'une valeur exceptionnelle, un excellent stratège : le général Francis Conrad von Hœtzendorf. Mais il avait une besogne écrasante que Napoléon lui-même n'aurait pu accomplir. En tout cas, il fut seul à prévoir les malheurs qui allaient arriver. Fidèle à son serment, il a lutté de toutes ses forces pour sauver la couronne et l'empire avant qu'il ne fût trop tard.

Les membres de l'État-major Général étaient choisis parmi les meilleurs officiers de l'armée. Après qu'ils avaient satisfait à des examens très difficiles, ils suivaient les cours d'une École de guerre pendant deux ans et leur valeur seule décidait de leur admission dans l'État-major dont le siège était à Vienne.

Le travail y était réparti entre un grand nombre de bureaux. L'un d'eux, dont nous parlerons dans le prochain chapitre et que nous appellerons désormais le « Bureau », correspondait au « 2e Bureau » de l'État-major fran­çais qui est chargé de l'ensemble des Services de Renseignements sur l'ennemi.

Nous rencontrerons dans ce livre plusieurs noms étranges mais je ne peux omettre de les citer quand je parle du Service des Renseignements austro-­hongrois. Ils sont souvent d'origine slave, ce qui prouve que l'État-major admettait des hommes de toutes les nationalités à condition qu'ils eussent de la valeur.

Un des premiers que je doive citer est mon inoubliable ami et, en même temps, mon ancien chef, le général von Hranilovitch. Quelques mois avant sa mort, il avait reçu des propositions de collaboration à une grande Encyclopédie relative à l'espionnage, faites par un éditeur allemand qui le jugeait plus qualifié qu'aucun autre pour ce travail puisqu'il avait été chef du Service des Renseignements austro-hongrois pendant la Grande Guerre.

Mais Hranilovitch souffrait déjà de la maladie qui devait l'emporter. Il me proposa de rédiger le récit des événements intéressants qui étaient survenus pendant les années où nous avions collaboré et de le soumettre à son examen, après quoi il lui donnerait son approbation. Je fouillai dans mes souvenirs, je trouvai plusieurs articles que j'avais déjà publiés ailleurs et je me mis au travail.

Quand j'avais terminé un chapitre je le présentais à mon ancien chef et nous le discutions. Au bout de peu de temps nous constatâmes que l'ensemble des chapitres sortait du cadre d'un article de revue et atteignait le format d'un volume. Mais, hélas! mon ami mourut avant que le manuscrit ne fût terminé.

J'ai été assez longtemps l'élève, le confident et le collaborateur de cet homme supérieur pour savoir ce qu'il pensait du Service des Renseignements. Il posait en principe que l'espionnage tel que le conçoivent les non-initiés et malheureusement aussi avec l'importance exagérée que les gens de métier lui attribuent, doit faire place à d'autres moyens d'information.

C'est pourquoi je me suis efforcé dans ce travail de dégager « le vrai visage du Service des Renseignements » d'une suite d'événements auxquels j'ai assisté ou qui m'ont été rapportés par des témoins oculaires absolument dignes de foi.

J'espère que mon travail contribuera à faire clairement comprendre ce qu'était en Autriche-Hongrie, avant et pendant la guerre mondiale, le Service des Renseignements près les Quartiers Généraux.

 

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