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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
ÉDITORIAL
 

Par J.-C. FIDEL

La petite histoire prétend que le 9 mai 1945, un journal texan titrait en lettres gigantesques : “Le Texas a vaincu l’Allemagne nazie “, complétant en caractères minuscules: “aidé par l’armée des Etats-Unis “. Cette anecdote, vraisemblablement apocryphe, n’en reste pas moins caractéristique et pourrait opportunément être rapprochée des nombreux “cocoricos” claironnés récemment alors que nous célébrions avec ferveur et fierté le cinquantième anniversaire de la Victoire.

Ni les pétarades des feux d’artifice, ni l’éclat des défilés, ni la rutilance des cavalcades, ni les flonflons des bals ne doivent effacer le souvenir.

A l’instant où l’ennemi capitulait, le monde horrifié découvrait l’inimaginable. Tout a été dit à propos des camps d’extermination et de leurs horreurs inqualifiables au point que les mots en viennent à manquer.

Les bas instincts, la barbarie érigés en système ne suffisent à expliquer.

L’extermination délibérée, son organisation rigoureuse, sa planification implacable relèvent d’une volonté arrêtée, réfléchie, annoncée aux fins d’asservir l’Europe à une prétendue “élite” issue de la “race supérieure “. Instruments ou alibis à usage interne, la xénophobie, l’antisémitisme et le racisme désignèrent ceux que la culture, l’intelligence, le désir de liberté ou l’esprit critique rendaient “inassimilables “. Il importait donc d’éliminer ces obstacles.

L’asservissement ne sachant admettre d’autre élite que ses tenants; l’élimination de l’encadrement social, administratif ou militaire s’imposait. Ainsi du sort réservé aux soldats de l’ombre.

Maîtres ou émules, en cette sinistre matière, les nazis ont par leurs forfaits, illustré ou initié, l’étape essentielle de la conquête des peuples ou du viol des foules, éradiquer toute opposition et couper la population de sa hiérarchie traditionnelle.

Le génocide arménien, le goulag, Katyn, Pol Pot au Cambodge, la “purification” ethnique dans l’ex-Yougoslavie, les affrontements sanglants du Rwanda et maintenant au Burundi procèdent de la même théorie.

Derrière ces entreprises se dissimule à peine la volonté farouche d’éliminer à défaut de “convertir “.

L’enjeu territorial ou économique jadis objet, raison et finalité de tout conflit cède la prééminence à la conquête des âmes... Le reste devant tomber selon l’image classique du fruit mûr!

Au temps où les termes de guerre subversive ou révolutionnaire n’étaient pas bannis du vocabulaire officiel mais figuraient aux programmes de l’enseignement militaire, le chef du poste le plus reculé comprenait instantanément que l’enlèvement d’un notable ou l’assassinat du garde-champêtre d’un village tranquille annonçait la pénétration subversive, précédant de peu le passage du collecteur de fonds...

Forts de leurs convictions, les théoriciens de l’infâme avaient annoncé la couleur: manifestes, traités et opuscules de toute nature en passant par “Mein Kampf” avaient étalé au grand jour, buts, procédés et déroulement. Point n’était besoin de recourir aux services de renseignements, l’annonce publique de ces intentions dépassaient l’information “ouverte “. Confinées dans leurs routines, les plus hautes autorités niant l’évidence, rejetèrent l’idée, les termes et même l’éventualité, n’admettant d’autre forme de guerre que de position ou de mouvement, privilégiant le terrain au détriment des hommes.

II semble même que cette myopie délibérée n’ait pas épargné la puissance publique préoccupée surtout de ne pas manquer le “train de l’Histoire” dans le sens dit progressiste, naturellement !...

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 166

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