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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
UN HEROS DU SERVICE DE SECURITE MILITAIRE: GEORGES PRADINES
 

Chaque année la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (D.P.S.D.) instruit une promotion de sous-officiers des différentes armes pour en faire des Inspecteurs de Sécurité de la Défense et de la Sûreté Navale.

L’an passé, c’est le nom du Colonel André Sérot qui fut donné solennellement à la promotion 1987 d’Inspecteurs.

Cette année, c’est le nom d’un héroïque soldat de la Sécurité Militaire, mort pour la France des suites des graves blessures reçues en combattant jusqu’à ses ultimes forces pour la défense de Dien- bien- phû, qui fut donné à la promotion de 1988.

Le Général Devemy, Directeur de la D.P.S.D. a retracé l’essentiel de la vie de ce soldat et les circonstances de la mort du Sergent-chef Pradines

Par le Général Devemy

" Messieurs les Inspecteurs de Sécurité de la Défense de la Promotion 1988, vous avez choisi comme parrain le Sergent-Chef Georges Pradines "

CE CHOIX VOUS HONORE.

Georges Pradines est né le 11 mai 1925 à Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron.

Lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, il est trop jeune pour s’engager dans le combat. Mais à peine aura-t-il dix-huit ans que sa volonté de défendre la Patrie le pousse à rejoindre l’Afrique du Nord.

Après avoir passé clandestinement la frontière franco-espagnole le 18 août 1943, il est malheureusement fait prisonnier. Interné en Espagne durant trois mois, il sera libéré puis débarqué au Maroc le 17 novembre 1943. Il rejoint le groupe des commandos d’Afrique.

A ce titre, Georges Pradines participe aux campagnes de libération de la Corse, de l’Italie et enfin de la France. Durant cette période se profile déjà le combattant généreux et le patriote convaincu. Trois fois, il est cité à l’ordre du Régiment.

La guerre terminée, il est rayé des contrôles de l’armée active le 27 octobre 1945. Un an plus tard, la volonté de servir la France fait qu’il endosse à nouveau l’uniforme mais cette fois au titre de la Gendarmerie ou il sera affecté au sein de la 2° Légion en Allemagne.

Le 11 mai 1947, il démissionne et rejoint le Maroc, pays qu’il avait découvert quelques années plus tôt. Il y restera jusqu’au 28 mars 1952. Il souscrit un nouvel engagement au titre des Troupes de Marine et ce pour servir en Extrême-Orient.

…« Son expérience, sa compétence et son sens du contact humain, le font désigner en juin 1952 comme membre de la section contre-espionnage du poste de Sécurité Militaire des Forces terrestres au Nord Vietnam, à Hanoi.

Détaché en février 1954 à l’antenne de Sécurité Militaire du camp retranché de Dien bien phû, il est nommé Sergent-chef le 1° avril 1954. C’est au cours de cette affectation qu’il donnera encore une fois la pleine mesure de sa détermination.

L’un de ses camarades de combat qui a vécu avec lui l’enfer de Dien Bien Phû a décrit ces ultimes instants de gloire :

« Lorsque je prends le commandement du peloton après avoir sauté en renfort le 3 avril, je fais connaissance avec le « chef » Pradines. Je mesure l’heureuse influence qu’il exerce sur son groupe déjà bien secoué. C’est d’abord un homme mûr qui a fondé une famille, c’est aussi un combattant de la Seconde Guerre mondiale déjà volontaire pour rejoindre la France Libre et servir dans les commandos. Par instinct et par expérience, il sait que l’humour et le rire sont les meilleurs remèdes contre la peur ou l’abrutissement. Dans les moments les plus difficiles, il a toujours le mot et l’attitude du grand frère qui rassure ».

Au cours d’une opération visant à contenir l’irrésistible poussée des Vietminh, Pradines prend successivement le commandement de deux chars. Il est gravement blessé par un éclat d’obus à la hanche.

« Evacué vers l’infirmerie du 8e  B.P.C., il surmonte son sort et ses souffrances avec courage mais sans illusion. Il sait la fin de DienBien Phû toute proche. Il n’a rien à attendre de l’indulgence des Viets. Cette image très digne d’un homme qui refuse nos mots de réconfort  est la dernière que je garde de lui ».

Fait prisonnier à Dien Bien Phû le 8 mai 1954, il décède des suites de ses blessures en captivité le 9 juillet 1954.

 

MORT POUR LA FRANCE.

Cité à l’ordre de l’Armée, il est décoré à titre posthume de la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations extérieures avec palme, de la médaille commémorative de la campagne d’Indochine, ainsi que de la médaille d’Outre-mer avec agrafe « Extrême-Orient ».

Tel a été le comportement de ce valeureux combattant.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 139

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