par le Colonel Paul PAILLOLE

DÉCÈS DE MADAME GUSTAVE BERTRAND

La veuve du Général Gustave BERTRAND est décédée le 27 janvier 1986. Elle a été inhumée le 3 avril à Théoule, aux côtés de son époux dont elle avait fidèlement et courageusement partagé les épreuves.

Dans son livre Enigma, le Général BERTRAND avait mis en évidence le réconfort moral qu’il avait toujours trouvé auprès de son épouse, notamment lors de son arrestation en janvier 1944 et de son évasion de France le 2 juin 1944, en sa compagnie.

Depuis plusieurs années, Madame BERTRAND, si fidèle à notre Association, avait perdu tout contact avec elle en raison de son état de santé. Elle qui tenait tant au respect de la mémoire et de l’oeuvre de son mari, n’avait pu prendre connaissance du livre Notre espion chez Hitler où notre Président National rend hommage au travail S.R. du Général BERTRAND et souligne ses rares mérites.

Encore une page d’histoire bien tristement tournée.

MORT DE CAMILLE STOLL

Depuis 1938, date de son engagement dans l’Armée de l’Air, Camille Stoll, militaire ou civil n’a jamais cessé de se dévouer aux Services Spéciaux et à leurs anciens. Près de cinquante années d’une fidélité exemplaire à notre Maison et, tout particulièrement, au Colonel André SEROT, lui avaient acquis une place de choix dans notre Association et, notamment, à COLMAR.

Il est mort, courageusement, le 10 avril 1986, épuisé par une série d’opérations chirurgicales qu’il supportait stoïquement. Ses camarades de la Délégation régionale, Bernard DIETRICH, Jean SABATIER en particulier, ont exprimé à sa veuve la tristesse de l'A.A.S.S.D.N. et lui ont apporté la certitude que le souvenir de notre ami restera dans nos coeurs.

MORT DU COLONEL BLAIN

C’est encore un grand ancien qui nous a quittés. Décédé, le 8 avril 1986. en son château de PRUNET près de CARAMAN (Hte Garonne), le colonel BLAIN a été inhumé le 11 avril 1986 en présence d’une délégation de I’A.S.S.D.N. conduite par André FONTES Président du Groupe MORHANGE et M. HALLARD notre délégué départemental.

Président d’Honneur du groupe Morhange, BLAIN avait été notre délégué régional à TOULOUSE après Auguste LARQUIER et avant Jean NAUD.

Chef du B.S.M. clandestin de LIMOGES en 1942 & 1943, il avait dû se replier dans la région de MONTPELLIER en 1944 en raison des recherches dont il était l’objet. C’est à Montpellier qu’il avait achevé sa carrière militaire en 1945. Il s’était ensuite retiré dans sa propriété de PRUNET.

Très attaché à notre Association, il ne manquait jamais ses réunions nationales et locales. En dépit de son grand âge et de ses handicaps physiques, il se faisait un devoir, jusqu’à ces derniers temps, de participer aux activités du groupe MORHANGE et de L’A.A.S.S.D.N..

Fin, distingué, modeste, effacé, on ne dira jamais assez les services qu’il a rendus à notre Maison.

Sa haute conception de sa fonction de soldat et de citoyen demeure exemplaire, son attachement à nos traditions et à notre Maison nous rende sa perte infiniment douloureuse.  

HENRI GARAPON

Notre ami, qui fut un temps notre délégué en ISERE, Henri GARAPON est décédé le 27 avril 1986, secouru jusqu’à sa fin par le courage et le sang- froid de son admirable épouse, docteur en médecine.

Il avait commencé une brillante carrière dans la police de la Surveillance du Territoire, lorsqu’au début de 1939 il fut victime de son dévouement pour notre Service de Renseignements.

Arrêté en Italie avec quelques autres de nos agents et honorables correspondants, il fut condamné par le Tribunal Spécial de ROME à quelques trente années d’emprisonnement.

Le 6 juin 1940 j’avais vainement tenté de le faire libérer par l’intermédiaire du Chef du S.R. Italien de TURIN, le major NAVALE. Hélas, le 10 juin l’Italie déclarait la guerre à la France.

Il fallut attendre Mars 1941 pour que je puisse sortir notre ami de sa geôle, en compagnie de deux autres de nos agents (1) incarcérés comme lui pour les mêmes raisons. Il était épuisé.

Dans l’impossibilité de reprendre ses fonctions policières, il acheva de brillantes études de droit et devint l’un des avocats les plus sérieux de GRENOBLE.

Depuis plusieurs années, sa santé ébranlée, il avait pris sa retraite à quelques kilomètres de GRENOBLE à EYBENS.

Jamais il n’avait cessé de répondre aux appels des services spéciaux qui nous ont succédé. Jamais il n’avait cessé de témoigner son attachement à notre vieille Maison. Jamais notre amitié, vieille de 45 ans, n’avait connu la moindre faille.

(1) SALMON et ROSA : J’ai relaté dans « Services Spéciaux 1935-1945 », les péripéties de cette libération par échange.

MORT DE MARCEL BELLONTE

C’est encore un de nos meilleurs camarades, un héros modeste et pourtant si valeureux qui vient de nous quitter.

Marcel BELLONTE avait payé de la déportation son hospitalité à notre réseau et les services rendus sans ostentation à notre travail de recherches et à la lutte contre l’occupant.

Depuis de longs mois hospitalisé à CLERMONT-FERRAND, il s’est éteint le 15 mai 1986. Les obsèques ont eu lieu à Saint-nectaire, le 19 mai en présence d’une foule considérable. Au cimetière notre Délégué régional Pierre MONDANEL a rendu un très émouvant hommage à notre ami dont le souvenir restera dans nos coeurs.