A l’occasion d’une réunion régionale de L’AASSDN à  PERPIGNAN, le 27 Juin 1981, Hector RAMONATXO, doyen d'âge, a bien voulu à la fin du repas évoquer les souvenirs de l'époque 1940-1945

Il n'y a que la foi qui sauve. C'est pour cela que malgré mon grand âge je suis aujourd'hui présent parmi vous. La victoire des passeurs sur les Pyrénées, de 1942 à la Libération, est très certainement l'événement qui a le plus marqué ma longue existence. Et je suis persuadé qu'il en est de même pour tous nos camarades présents et absents.

Je pense à tous les efforts que nous avons dû déployer les uns et les autres, qu'il s'agisse d'accompagner des candidats à l'évasion où, en sens inverse, d'aider des hommes chargés de mission en territoires occupés : soit pour porter des courriers, soit pour ramener des armes destinées aux maquis.

Il fallait de plus déjouer la surveillance de la Gestapo qui ne pardon­nait pas. Combien de nos camarades des régions pyrénéennes ont été arrêtés par les Allemands et déportés ou fusillés par la suite ! Certains même ont été fusillés sans jugement. Rendons-leur un hommage bien mérité.

Et je pense en cette minute à deux de mes bons camarades de l'époque : Pierre CARTELET, fusillé et POMAROLA, déporté qui n'est jamais revenu des camps de la mort. Leur nom est inscrit dans deux rues de la ville.

Claude PARENT, présent parmi nous a eu la chance de s'en tirer malgré ses exploits sans précédent ; mais PRUNETTA et le colonel GUILLANT, ses amis, sont morts au Champ d'Honneur.

Et je voudrais vous parler d'un livre écrit en catalan par Henri TARADELLAS, volontaire dans la Résistance et ancien maquisard de l'Ain. Il relate les exploits de nombreux Catalans résidant de part et d'autre de la frontière.

Je voudrais citer OLISO, VALLS DE GOMES, CORNUDELLA, PONZEN VIDAL qui s'étaient mis à la disposition des Services Secrets du colonel PAILLOLE, de Mgr André BOYER-MAS et d'Auguste LARQUIER. C'est grâce à eux que plusieurs centaines de jeunes Français ont pu réussir leur évasion et il est difficile de chiffrer le nombre de courriers secrets qu'ils ont réussi à faire parvenir aux autorités d'Alger. Tout cela avec courage et modestie.

En terminant je voudrais vous demander de rester toujours unis et confiants dans les destinées de notre chère patrie.