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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
UN RÉVEIL INESPÉRÉ
 

L'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration républicaine du président Ronald REAGAN pourrait fort bien signifier à la fois un réveil inespéré des États-unis et un tournant radical dans l'évolution de la situation internationale.

 

Ce réveil, tous les amis sincères de l'Amérique l'appelaient de leurs voeux depuis le tragique naufrage de l'administration du président NIXON emportée, en 1974, dans les remous du scandale du Watergate. Rappelons-nous cette cascade d'événements qui nous laissaient totalement abasourdis : un ancien ministre, ami personnel de Richard NIXON, des membres éminents de l'état-major présidentiel condamnés à de lourdes peines de prison ; le président lui-même acculé à la démission par une presse déchaînée et un Congrès en majorité dressé contre lui ; un vice-président non élu et n'ayant aucune des qualités requises pour ce poste suprême, accédant à la direction du pays le plus puissant du monde, et cela à un moment où ce pays, traumatisé par la guerre du Vietnam, avait besoin d'un homme de caractère imaginatif et audacieux !

 

Au cours des six années qui allaient suivre, tant sous la présidence de Gerald FORD que, surtout, sous celle de JiMMY CARTER, nous devions assister consternés au déclin de plus en plus accentué de la stature internationale du chef de file du monde libre. C'est ainsi que nous avons vu des ambassadeurs des États-unis quitter leurs postes de Phnom Penh ou de Saigon, le drapeau étoilé sous le bras, sans que Washington ait la moindre réaction sérieuse pour voler au secours de ses alliés malheureux.

 

Quelques mois plus tard, à Helsinki, cette terrible humiliation n'empêchait pas le président FORD d'entériner, en compensation d'engagements que Moscou ne pouvait que violer, les conquêtes soviétiques en Europe Orientale.

 

Ce fut ensuite l'arrivée au pouvoir d'un jeune président démocrate, partisan farouche de la défense des Droits de l'Homme. On put espérer alors que dans ses relations avec Moscou la nouvelle administration américaine ne manquerait pas d'utiliser au profit des victimes du totalitarisme soviétique les accords d'Helsinki. Il y eut effectivement quelques velléités dans ce sens, et puis, en dehors de l'acquis positif des accords de Camp David, ce fut, hélas, un véritable récital d'incohérence et d'indécision sur lequel il paraît inutile de revenir, mais dont l'abandon de l'Afrique à l'influence soviétique et l'affaire des otages de Téhéran représentent les points culminants.

 

Dès la fin de 1979, autrement dit au moment de l'invasion de l'Afghanistan par les divisions soviétiques, il était évident que Jimmy CARTER allait perdre les élection de novembre 1980. Certes rien n'était encore joué du côté républicain, mais néanmoins les chances de l'ancien gouverneur de Californie paraissaient beaucoup plus sérieuses aux observateurs qualifiés que ne le prétendaient les journaux français intoxiqués par les intellectuels de gauche de la Côte Est des États-unis.

 

Et c'est ainsi que celui que l’on appelait avec une pointe de mépris le « cow-boy » ou « l'acteur de deuxième série » dont le solide bon sens, le patriotisme vieux jeu et une remarquable équipe de conseillers constituaient les atouts, devait parvenir à s'imposer successivement au sein de son propre parti d'abord, et à l'échelle des États-unis ensuite. Mieux, sa victoire coïncidait avec une poussée républicaine aux élections législatives, assurant à son parti la majorité au Sénat.

 

Nous avons dit que pour remporter la victoire le candidat Ronald REAGAN avait su s'entourer de conseillers précieux. Une fois élu, il allait prouver qu'il avait l'étoffe d'un homme d'État en changeant d'attelage, préférant parfois à des amis qualifiés pour une campagne électorale d'anciens adversaire plus à leur place à des postes de responsabilité. Il y eut certes au sein de son équipe quelques pleurs et grincements de dents, mais seul l'intérêt supérieur des États-unis comptait pour le cow-boy dont la presse occidentale n'avait plus le front de se gausser.

 

Avec Georges BUSH comme vice-président, le général HAIG au Département d'État, M. WEINBERGER au Pentagone et « Dick » ALLEN à la tête du Conseil de Sécurité, le nouveau Président possède un carré d'as au départ dans son jeu.

 

Brillant officier lors de la dernière guerre mondiale, ancien patron de 1a C.I.A., ancien représentant des États-unis à Pékin avant la reprise des relations diplomatiques américano-chinoises, fin 1979, Georges BUSH, avec se qualités de finesse et d'esprit, et sa parfaite connaissance de la situation mondiale, constitue pour le président REAGAN un inestimable second et un éventuel successeur de grande classe.

 

Point n'est besoin de présenter le général HAIG qui fut tour à tour chef d'État-major du président NIXON à la Maison-Blanche et commandant en chef des forces de l'O.T.A.N. Avec une telle personnalité au Département d'État, 1a diplomatie américaine pourrait se muer en une stratégie totale à laquelle le Kremlin n'a pas été habitué.

 

Ancien ministre du budget de l'administration NIXON, connu pour son énergie et son sens des réalités, M. WEINBERGER n'a pas été choisi au hasard pour un poste aussi important que celui de Secrétaire à la Défense.

 

Enfin l'ancien concurrent de Henry KISSINGER., M. Richard ALLEN aura dans les fonctions délicates de chef du Conseil de Sécurité, autrement dit de conseiller du président, un rôle d'autant plus précieux qu'il n'a (d'après ce que nous croyons savoir) aucunement l'intention de court-circuiter le général HAIG avec lequel il a d'excellents rapports.

 

Le quadriennat du président REAGAN a débuté sous d'heureux auspices avec la libération des otages américains de Téhéran. Le nouveau chef d'État avait par ailleurs tenu à écrire lui-même son premier discours. Il l'a prononcé avec émotion et, de cet ensemble de phrases simples qui mériterait d'être citées toutes, nous détacherons celle qui marque le mieux le réveil inespéré des États-unis : « Aucune arme dans les arsenaux du monde n'est aussi redoutable que la volonté et le courage moral d'hommes et de femmes libres. C'est une arme que nous avons, nous Américains. Que cela soit compris par ceux qui pratiquent le terrorisme et qui se jettent sur leurs voisins ! »

 

Déjà, à certains signes qui ne trompent pas, le réveil de l'Amérique et le tournant radical prévus s'esquissent. Au San Salvador la révolution pro-castriste annoncée à cor et à cris par tout le clan communiste et ses compagnons de route a fait faillite à la fois en raison du soutien américain et de l'indifférence populaire.   En Afrique, le colonel KHADAFI, jusque-là libre de ses mouvements, se heurte aux premiers écueils d'une résistance, laquelle bénéficiant du soutien de l'Égypte, du Soudan et d'autres pays amis des États-unis. D'ici quelques mois nous pourrions ainsi assister à un retournement total de la situation l'ensemble de ce continent.sur l'ensemble de ce continent.   Enfin, en attendant d'autres développements, les résistants afghans viennent de recevoir de l'armement moderne, anti-char et anti-aérien, dont l'arrivée s'est immédiatement faite sentir. Et cela ne fait que commencer.

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 108

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