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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
QUELQUES LUEURS NOUVELLES SUR UN PASSE TRAGIQUE
 

L'ambition de notre Amicale n'est évidemment pas de réécrire toute l'histoire de notre temps mais de se limiter au rétablissement de la Vérité en ce qui concerne l'action des Services Spéciaux de la Défense Nationale avant la catastrophe de 1940 et la part effective qui revient à ces Services dans la Résistance, dans la Libération du Territoire National et dans la victoire finale. Ceci dit nous devons à l'obligeance de notre Camarade P.E. CATON, auteur de " 1939-1940, UNE GUERRE PERDUE EN QUATRE JOURS " de nouvelles précisions sur la période qui a précédé l'expédition en Norvège des alliés en avril 1940. Grâce auxquelles on comprend mieux désormais comment cette opération a pu aboutir à un échec malgré la maîtrise britannique de la mer.

L'explication réside dans la formule percutante de P.E CATON : " Comment les mines fluviales du Rhin torpillèrent l'expédition en Norvège des Alliés et favorisèrent celle d'Hitler ".

En effet se basant sur le " Journal ce Sir Alexander CADOGAN ", ancien Secrétaire Permanent du Foreign Office, P.E. CATON a pu reconstituer une Vérité qui ne ressortait pas jusqu'ici de la confrontation des mémoires et procès-verbaux publiés à propos de cette période.

Voici brièvement résumé l'essentiel de cette reconstitution des faits.

 

Par P-E CATON

LA GENESE

Le 27 Mars 1940, HITLER informe le Chef d'Etat-Major Général HALDER que l'opération de NORVEGE " WESERUEBUNG " aura lieu le 9 ou 10 Avril et que la grande offensive à l'ouest démarrera 4 ou 5 jours plus tard, probablement le Dimanche 14 Avril. Le 28 Mars 1940, le Conseil Suprême interallié, qui ignore bien entendu les intentions de HITLER, décide que des mines seront posées le 5 Avril dans les eaux territoriales norvégiennes et des opérations entreprises contre la navigation allemande ainsi détournée des chenaux. Ainsi, sans le savoir, les Alliés s'apprêtent-ils à devancer les Allemands. D'ailleurs on se prépare à compléter ce " mouillage de mines " par une opération de débarquement à NARVIK.

Toutefois dès le 30 Mars un différend, secondaire en apparence mais grave quant à ses conséquences va opposer les Britanniques aux Français.

Les premiers veulent procéder, le 4 Avril - c'est-à-dire un jour avant le minage des eaux territoriales de Norvège - à un lancement de mines fluviales dans le Rhin.

Les seconds s'opposent à cette opération, s'estimant dans l'impossibilité d'assurer la défense aérienne des usines de guerre françaises en cas fort probable de représailles. Devant les réticences françaises, les Britanniques, sur les instances de Sir CADOGAN, lequel ne semblait pas aimer particulièrement notre pays, tentent de forcer la main au gouvernement de Paul REYNAUD en liant impérativement les deux opérations : Sans le Rhin, pas de Norvège ! Il en résulte d'interminables marchandages à propos desquels Sir CADOGAN note cyniquement dans son journal à la date du 2 Avril. " Nous verrons, car l'inactivité sera plus embarrassante pour REYNAUD que pour nous. Espérant partir demain jusqu'au dimanche 7, je dis au revoir à HALIFAX. Je lui dis, en ce qui concerne les Français, de les garder " au crochet " pour plusieurs jours. NARVIK peut attendre et nous devons essayer d'obtenir les mines fluviales, HALIFAX est d'accord ". Finalement l'opération allemande va débuter dans la nuit du 6 au 7 Avril afin d'atteindre les ports norvégiens dans la matinée du 9, cependant que la flotte britannique ne partira que dans la matinée du 7 Avril. Les mines ne seront posées que le 8 Avril entre 4 h. 30 et 5 heures au lieu du 5 Avril. Trois jours précieux sont ainsi perdus. Une fois de plus les Allemands ont devancé les Alliés. " J'admire beaucoup moins Napoléon, avait dit naguère le Maréchal Foch, depuis que je sais ce qu'est une coalition ".

 

UNE HISTOIRE D'ESPION

Si dans son futur ouvrage P.E. CATON s'efforce de rétablir la vérité " au sommet " il en a pas moins relevé un " témoignage " qui intéresse au premier point nos anciens services.

Ce " témoignage " émane du Général SPEARS .

" Une très authentique histoire, d'après mon ami de KERILLIS, ennuyait énormément l'Armée (française). Un Corps d'Armée avait reçu par téléphone l'ordre de venir chercher un officier qui avait ordre de mission. On envoya une voiture dans laquelle il visita toute la région de BELFORT, se fit déposer près de la frontière suisse... et disparut. Ce n'est que le lendemain que des soupçons naquirent et qu'on apprit que c'était un espion. J'ai entendu cette histoire de plusieurs côtés et, en raison de ce qui se produisit par la suite, elle me paraît vraisemblable ".

Le " contre-témoignage " nous est fourni par P.E. CATON.

« Vers la fin d'Octobre 1939 (à la date où se situe l'histoire du Général SPEARS) le Lieutenant-Colonel Guy SCHLESSER, alors Chef du Service du Contre-espionnage, était venu inspecter la façon dont était contrôlée la frontière suisse dans la région de BALE.

 

Venant de PARIS par chemin de fer, il avait téléphoné au Commandant FAYARD, Chef du 2ème Bureau du 7ème C.A., stationné dans la région, d'envoyer une voiture le prendre à la gare de BELFORT. Passant à l'état-major du 7ème corps, il avait fait son inspection et visité l'ouvrage fortifié le plus important près de la frontière suisse, faisant d'ailleurs des observations sur la surveillance des abords.

 

Le lendemain, il était venu rendre visite au 2ème Bureau et aux Services Spéciaux de la 8ème Armée (Lieutenant-Colonel MULLER, Capitaine ANTZEMBERGER, Capitaine CATON).

 

Il était resté déjeuner à leur popote de VALDOIE, puis s'était fait reconduire à la gare de BELFORT, d'où il avait renvoyé la voiture au 9ème Corps.

Ainsi " l'authentique espion " du Général SPEARS n'était autre que le Chef du Contre-espionnage français !

 

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 73

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