Ceux qui ont pris à la Résistance une "part effective et continue" ne craignent pas la critique; ils demandent seulement qu'elle soit objective et impartiale.
A ceux qui voudraient se faire une opinion - le plus souvent sans avoir été "dans le bain" -, nous conseillons de méditer les quelques lignes suivantes :
" Il est assurément facile de choisir ses mesures lorsqu'on est à la tête d'une armée bien payée et fournie de tout, lorsqu'on a des Officiers à la tête de chaque département et qui surveillent tous les détails, enfin lorsqu'on est assuré de recrues, de renforts, de magasins, etc.. et qu'on n'a plus que des ordres à donner et qu'à monter à cheval. Mais quand il faut pourvoir à tout quand il faut tout créer, quand pour conserver la confiance qui est le seul garant de la subordination, il faut étudier le caractère de chaque individu, tirer parti de ses passions comme de ses bonnes qualités, mettre à profit ses vices comme ses vertus, donner de l'importance aux choses que dans d'autres occurrences on pourrait dédaigner, concilier lorsqu'il faudrait prononcer, discourir au lieu de décider, persuader au lieu de punir, prier au lieu d'ordonner, enfin compatir aux besoins au lieu d'y pourvoir, et mille circonstances plus embarrassantes et plus imprévues les unes que les autres, on conviendra que tout cela n'était pas sans difficulté ".
Le texte dont nous venons de reproduire un extrait et qui situe très exactement les difficultés du Commandement dans l'action clandestine est tiré des "Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de Vendée"; il a été rédigé par le Comte de VAUBAN, vers les années … 1800.
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